Retraites : la proposition choc de Laurent Berger pour sortir de la crise
© Capture d'écran - France Inter - L'intersyndicale va proposer une médiation à Emmanuel Macron, comme l'a annoncé Laurent Berger sur France Inter.
Le leader de la CFDT Laurent Berger, invité de France Inter ce mardi 28 mars, a proposé au gouvernement de lancer “un processus de médiation” sur la réforme des retraites. De son côté, Frédéric Souillot, secrétaire général de Force Ouvrière, veut aller jusqu’au retrait.
Alors que la dixième journée de mobilisation contre la réforme des retraites commence, le leader de la CFDT Laurent Berger, était l’invité de France Inter ce mardi 28 mars. Au micro, il a appelé le gouvernement à "mettre sur pause" le texte de loi, et notamment la mesure des 64 ans, et à “entrer dans un processus de médiation”.
“C’est la mesure des 64 ans qui polarise toutes les oppositions”, analyse Laurent Berger. Le secrétaire général de la CFDT propose de "prendre un mois, un mois et demi" pour sortir de la crise sur la réforme des retraites en nommant un ou plusieurs médiateurs. “On se met autour de la table”, résume-t-il. Mais pour cela, une condition : “Il faut annoncer clairement qu’il n’y aura pas de mise en œuvre de cette réforme et qu’on privilégie une voie de discussion.” Philippe Martinez, le secrétaire générale de la confédération générale du travail, a annoncé ce mardi que l'intersyndicale allait écrire au président de la République pour lui proposer cette médiation.
Refus du gouvernement et colère de Laurent Berger
Au terme du conseil des ministres de mardi, Olivier Véran a apporté une réponse à la proposition des syndicats, affirmant qu'il n'y avait "pas besoin de médiation" pour pouvoir converser et dialoguer avec les syndicats. Une fin de non recevoir qui n'a guère plu à Laurent Berger. Lors d'une manifestation, le leader de la CGT n'a pas masqué son mécontentement devant les caméras : "ça commence à suffire les fins de non recevoir à la discussion et au dialogue, on va commencer à s'interroger sur qui ne veut pas le dialogue". Le syndicaliste déplore la réponse de l'exécutif et indique que pour l'instant, il n'est pas question d'un compromis "alors que le gouvernement ne veut pas discuter avec nous (...) C'est insupportable !". Selon lui, l'attitude du gouvernement n'est pas la bonne : l'exécutif a tendu la main aux syndicats pour discuter, "mais pas des retraites, c'est pas possible", regrette Laurent Berger.
“Quelle que soit la solution, il faut le retrait de la réforme”
Si l'intersyndicale penche pour la médiation, certains de ses membres parlent d’abord de retirer le texte. Comme Frédéric Souillot, secrétaire général de Force Ouvrière : “Quelle que soit la solution, il faut le retrait de la réforme et qu’on prenne enfin les choses par le bon bout”. Invité de RMC, ce mardi 28 mars, le leader de FO expliquait : “Le 49-3 plus l’intervention du président de la République la semaine dernière, ça a un peu plus énervé. Maintenant, il faut qu’on aille jusqu’au retrait”.
Alors qu’Emmanuel Macron dit être à disposition de l’intersyndicale pour parler du travail, Frédéric Souillot regrette ne jamais avoir été contacté depuis les législatives, soit bien avant le début du cheminement législatif de la réforme : “Aujourd'hui, le président tend la main...Il fallait y penser avant. Il nous méprise en réécrivant l'histoire.”
publié le 28 mars à 10h20, Orange avec 6Medias