Mort de Lucas aux urgences d’Hyères : la prise en charge défaillante de l'hôpital pointée du doigt dans un rapport
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L’Inspection générale des affaires sociales (Igas) met en avant les nombreux manquements enregistrés au service des urgences d’Hyères, où est décédé Lucas en septembre 2023, révèle Le Parisien, vendredi 6 décembre.
Un rapport au vitriol qui met en avant de nombreux dysfonctionnements. Plus d’un an après la mort de Lucas aux urgences de l'hôpital de Hyères, dans le Var, l’Inspection générale des affaires sociales (Igas) détaille les nombreuses défaillances qui se sont produites le jour du drame, dans un document de 193 pages consulté par Le Parisien, vendredi 6 décembre. Le jeune homme de 25 ans est mort d’une septicémie, après des heures d’agonie dans un couloir de l'établissement hospitalier.
Arrivé aux urgences peu avant 16 heures le 30 septembre 2023, Lucas n’a reçu une injection d’antibiotiques qu’après minuit, après huit heures de souffrances. Un délai trop long pour stopper la septicémie qui a fini par le tuer. "Lors de certaines phases de la prise en charge, les délais dépassent les recommandations professionnelles ou les limites prévues par l’organisation du service", estime l’Igas, qui pointe aussi les nombreux retards de prises en charge du patient, ayant amené à la "non-détection d’une maladie grave à forme atypique". "Aucun professionnel de santé n’est identifié comme responsable de ce patient pendant la phase d’attente à l’intérieur du service et aucun infirmier pendant la phase post relève des équipes", pointe encore l'administration.
La mère de Lucas espère "une meilleure prise en charge des patients" à l'avenir
Dans le rapport, des spécialistes consultés par l’Igas ont estimé, sur la base du dossier médical de Lucas, qu’une surveillance rapprochée des constantes vitales dès l’admission aurait été nécessaire et que le diagnostic aurait pu être évoqué au moment de l’aggravation de l’état de Lucas. "Cela montre le problème des urgences. "Espérons pour tout le monde que cela contribuera à une meilleure prise en charge des patients", a de son côté réagi la mère de la victime.
Début novembre, une information judiciaire pour "homicide involontaire ayant causé la mort d’autrui par maladresse, imprudence, inattention, négligence ou manquement à une obligation de prudence ou de sécurité imposée par la loi ou le règlement" a été ouverte par le parquet de Toulon.
publié le 6 décembre à 16h08, Quentin Marchal, 6Medias