France

Des dessinateurs de presse prennent le train pour "sensibiliser" à la caricature

  • Le dessinateur Jérôme Sie (à droite) discute avec une passagère d'un train Montpellier-Toulouse lors d'un événement organisé par « Le Club de la Presse Occitanie » pour sensibiliser aux caricatures, à Sète, le 8 janvier 2025
    ©Lionel BONAVENTURE, AFP - Le dessinateur Jérôme Sie (à droite) discute avec une passagère d'un train Montpellier-Toulouse lors d'un événement organisé par « Le Club de la Presse Occitanie » pour sensibiliser aux caricatures, à Sète, le 8 janvier 2025
  • Le dessinateur Jérôme Sie (à droite) discute avec une passagère d'un train Montpellier-Toulouse lors d'un événement organisé par « Le Club de la Presse Occitanie » pour sensibiliser aux caricatures, à Sète, le 8 janvier 2025
    ©Lionel BONAVENTURE, AFP - La dessinatrice tunisienne Nadia Khiari, créatrice de la série de dessins animés de chats "Willis de Tunis", dans le train Montpellier-Toulouse lors d'un événement organisé par "Le Club de la Presse Occitanie" pour sensibiliser aux caricatures, à Sète, le 8 janvier 2025

Quatre dessinateurs de presse ont embarqué mercredi à bord d'un train Montpellier-Toulouse lors d'une opération visant à "sensibiliser le grand public à la caricature", dans le cadre d'une semaine d'hommage organisée par la région Occitanie, 10 ans après l'attentat contre Charlie Hebdo.

Lors d'un trajet longuement retardé par un accident de personne, les caricaturistes Sié (Jérôme Sié), Willis from Tunis (Nadia Khiari) et Gabs (Alain Gabillet), ainsi que la dessinatrice judiciaire Agnès Marie, ont croqué l'actualité, dessiné des portraits de passagers et laissé libre cours à leur imagination sur le thème du "voyage".

Leurs dessins étaient ensuite accrochés à des fils tendus le long des wagons pour une exposition éphémère.

"Toutes les opportunités sont bonnes pour parler du dessin de presse, de ce métier qui est toujours très fragile, très précarisé", a déclaré à l'AFP le dessinateur Sié, qui collabore notamment avec le journal satirique Siné Mensuel et la presse jeunesse.

"J'aime bien les dessins de presse, ça dit des choses qu'on ne lit pas", a salué Eulalie Debanc, 19 ans, qui étudie pour devenir sage-femme.

"Il y a une culture du dessin, de l'humour, qui s'est perdue: le second degré, la caricature, la satire. Les gens ne comprennent pas toujours. D'où les malentendus qu'il y a pu avoir, autour des dessins de Charlie par exemple, sur le +blasphème+, l'+injure+, l'+insulte+... Non, ce n'est pas tout ça, c'est de la caricature, de la critique. Donc il faut réapprendre tout ça", a souligné Sié.

Camille Gaworski, étudiante en école de commerce âgée de 20 ans, se fait faire le portrait par la dessinatrice tunisienne Nadia Khiari, qui a pris pour nom d'artiste celui de son personnage caractéristique Willy from Tunis, né lors de la Révolution de 2011 en Tunisie.

La jeune étudiante n'avait que 10 ans lors de l'attentat. "Ça nous a énormément marqués", dit-elle à propos de sa génération. L'attaque contre "Charlie Hebdo a été un événement charnière, de prise de conscience".

Après le drame, "on a voulu nous faire porter le poids de la responsabilité de défenseurs de la liberté d'expression, alors qu'on n'est pas les seuls: tout le monde doit défendre la liberté d'expression en la pratiquant, en achetant les journaux, en encourageant les gens qui la pratiquent", a assuré de son côté Willy from Tunis, qui collabore également avec Siné Mensuel.

"C'est une bonne chose de continuer à dessiner dans la presse, à critiquer par le dessin, et à faire vivre cet esprit Charlie", a commenté Marco Bar, passager de 31 ans, en reconversion professionnelle.

publié le 9 janvier à 16h02, AFP

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