Commission d'enquête sur le déficit : Le Maire et Cazenave auditionnés le 12 décembre à l'Assemblée
© Bertrand GUAY, AFP - L'ancien ministre des Finances Bruno Le Maire le 7 novembre 2024 à Paris avant d'être entendu par une mission d'information du Sénat
Bruno Le Maire, ancien ministre de l'Economie, et Thomas Cazenave, ancien ministre du Budget, seront auditionnés le 12 décembre devant une commission d'enquête de l'Assemblée nationale sur le dérapage du budget, a-t-on appris de sources parlementaires.
A l'initiative de son président Eric Coquerel (LFI), la commission des Finances de l'Assemblée a demandé et obtenu pour six mois les pouvoirs d'une commission d'enquête (convocations avec obligation pour la personne de l'honorer, pouvoirs d'investigation, auditions sous serment, etc...), afin d'enquêter sur "les causes" de "la variation" et des "écarts des prévisions fiscales et budgétaires" constatées sur les années 2023 et 2024.
Le déficit public est attendu à 6,1% du PIB cette année, un chiffre très éloigné des 4,4% prévus à l'automne 2023 et des 5,1% prévus au printemps après réévaluation par l'exécutif précédent.
Présidée par Eric Coquerel, la commission d'enquête sera menée par deux rapporteurs: Eric Ciotti, président du groupe UDR, et Mathieu Lefèvre, vice-président du groupe macroniste Ensemble pour la République.
Selon l'entourage d'Eric Coquerel, elle devrait commencer ses travaux à partir du "3 décembre", avec une série d'auditions de responsables d'administrations (Direction générale du Trésor, Direction du Budget, Direction générale des Finances publiques, Direction de la Sécurité sociale et Direction générale des collectivités locales).
Avant donc de passer à l'audition très attendue de Bruno Le Maire et Thomas Cazenave le 12 décembre.
La commission d'enquête pourrait ensuite reprendre ses travaux en janvier par des auditions d'économistes, et à une date indéterminée par des auditions d'autres personnalités politiques. Les noms des anciens chefs de gouvernement Elisabeth Borne et Gabriel Attal ont été évoqués lors d'une réunion de travail préparatoire mercredi matin, selon plusieurs sources parlementaires.
A la tête de Bercy durant sept ans, Bruno Le Maire est déjà venu s'expliquer début novembre au Sénat devant une mission d'information. Il avait réfuté toute "faute" ou "dissimulation" face à l'importante dégradation des finances publiques de la France.
"Quand on me dit que le déficit en 2024 sera à 6,1%, c'est le choix du gouvernement actuel", avait lancé l'ex-ministre, reprochant à l'exécutif de ne pas avoir mis en oeuvre toutes les mesures "préparées" par l'ancien gouvernement pour lutter contre la dégradation des comptes.
publié le 13 novembre à 16h30, AFP