Culture

Attentats de Charlie Hebdo: une exposition Cabu ouvre discrètement à Châlons-en-Champagne, sa ville natale

Des visiteurs devant une affiche de l'exposition

© FRANCOIS NASCIMBENI, AFP - Des visiteurs devant une affiche de l'exposition "Cabu, un homme libre" qui a ouvert le 7 janvier 2025 à Châlons-en-Champagne, ville natale du dessinateur, mort dix ans plus tôt jour pour jour dans les attentats de Charlie Hebdo à Paris

Châlons-en-Champagne, ville natale de Cabu, a choisi symboliquement le 7 janvier pour lancer l'exposition "Cabu, un homme libre", qui commémore l'oeuvre du dessinateur, assassiné lors des attentats de Charlie Hebdo il y a dix ans.

Installée dans la Duduchothèque, "centre d'interprétation" inauguré en 2018 à Châlons, l'exposition présente pour l'heure 17 caricatures de Cabu illustrant son combat constant et protéiforme en faveur de la liberté d'expression.

Parmi ces oeuvres figure un fac-similé de la Une du fameux numéro 712 de Charlie Hebdo en 2006. Signée Cabu, cette couverture représente "Mahomet débordé par les intégristes" s'exclamant: "C'est dur d'être aimé par des cons".

Un film retrace l'histoire de cette couverture, qui faisait suite à la publication de caricatures de Mahomet dans un journal danois puis dans d'autres médias, ce qui avait provoqué un tollé dans le monde musulman.

Avant d'ouvrir aux visiteurs, l'exposition a été inaugurée mardi matin à huis clos par les autorités et des élus locaux, en présence de la veuve du dessinateur, Véronique Cabut, et de son frère Michel Cabut, qui ne se sont pas exprimés publiquement sur place.

"Il est hors de question de planquer quoi que ce soit, nous ne sommes pas là pour donner raison à ceux qui ont fait les attentats de Charlie. On assume, mais on prend aussi la mesure des choses", a justifié mardi Benoist Apparu, maire divers-droite de Châlons-en-Champagne.

"Un dispositif de sécurité particulier" a donc été mis en place pour toute la durée de l'exposition jusqu'au 29 mars, a précisé M. Apparu.

Annoncée au dernier moment et discrètement, cette exposition sera complétée à partir de février par deux autres parties abordant la censure.

La Duduchothèque - une référence au Grand Duduche, un personnage de lycéen chalonnais rêveur et naïf créé par Cabu - illustre la volonté de la municipalité et de la famille du dessinateur de faire vivre son oeuvre.

"Nous, ce qu'on souhaite, c'est qu'il reste dans l'histoire pour son œuvre" et non pas pour sa mort, a insisté Benoist Apparu. "C'est pour ça qu'on n'est pas dans une logique commémorative".

Cabu était resté attaché à sa ville natale, où il revenait plusieurs fois par an et où il a été enterré.

publié le 7 janvier à 18h26, AFP

Liens commerciaux