Culture

Algérie: une comédie musicale "inédite" sur les artistes de la guerre d'indépendance

  • Répétition de la comédie musicale algérienne
    ©-, AFP - Répétition de la comédie musicale algérienne "Le prix de la liberté" qui rend hommage aux artistes ayant contribué à la lutte pour l'indépendance de la France, le 6 novembre 2024
  • Répétition de la comédie musicale algérienne
    ©-, AFP - Répétition de la comédie musicale algérienne "Le prix de la liberté" qui rend hommage à la contribution des artistes à la lutte pour l'indépendance de la France, le 6 novembre 2024

Poètes, musiciens, acteurs: une comédie musicale "inédite" a mis au premier plan, cette semaine en Algérie, les nombreux artistes ayant participé et donné un écho international à la guerre d'indépendance face à la France, à l'occasion du 70e anniversaire de son déclenchement, en 1954.

Après un imposant défilé militaire le 1er novembre, début de l'insurrection contre la puissance coloniale (1830-1962), les célébrations se sont multipliées toute la semaine.

"Le prix de la liberté", joué pour la première fois jeudi à l'Opéra d'Alger dans une salle pleine à craquer, commémore de façon "inédite" les artistes ayant pris part à l'insurrection, selon ses concepteurs.

L'oeuvre est "un hommage à la longue liste d'artistes" qui ont tout laissé pour rejoindre le Front de libération nationale (FLN), explique à l'AFP l'auteur du livret, Haroun Al Kilani, 54 ans.

Interprétée par près de 200 artistes, la comédie musicale comprend quatre actes relatant notamment l'épopée de l'hymne national "Kassaman", dont les paroles ont été écrites par le poète Moufdi Zakaria.

La pièce évoque des artistes qui furent la voix de l'Algérie, y compris hors de ses frontières, dont Ali Maâchi, connu pour ses chansons militantes et pendu sur la place publique par l'armée française en juin 1958 à Tiaret (nord-ouest).

Le spectacle raconte notamment "l'histoire de l'hymne national, comment il a vu le jour et qui l'a écrit", explique le metteur en scène Rabie Guechi, 52 ans, en soulignant "les sacrifices" de "l'armée d'artistes" mobilisés pendant l'insurrection.

- Pour les "générations futures" -

La comédienne Meriem Lechlech, 23 ans, salue "un spectacle épique" qui montre "comment les artistes ont joué un rôle efficace dans le déclenchement de la Révolution".

La pièce, qui dure 1H20 réunit une panoplie de disciplines, chant, musique, danse, théâtre, vidéo et animation. Ses concepteurs souhaitent qu'elle soit jouée à nouveau, à Alger ou ailleurs dans le pays.

Pour Mohamed Zelagui, un spectateur de 27 ans, les réalisations des artistes "resteront pour toujours dans l'âme de la société algérienne et seront transmises aux générations futures".

Le 1er novembre, le pays a commémoré avec un défilé militaire de deux heures et demie la nuit de 1954 au cours de laquelle une trentaine d'attentats du FLN visant des symboles de la présence coloniale, firent dix morts, marquant le début du conflit.

Entre 1954 et 1962, la guerre d'indépendance a fait un million et demi de "martyrs" algériens, selon Alger, 500.000 morts dont 400.000 Algériens selon les historiens français.

Les relations entre Alger et Paris alternent depuis entre des phases de rapprochement et de brouille, comme depuis la fin juillet quand la France a apporté son soutien au Maroc sur un plan d'autonomie pour le Sahara occidental. Ce positionnement a provoqué la colère de l'Algérie, qui y soutient les indépendantistes du Front Polisario.

publié le 8 novembre à 16h11, AFP

Liens commerciaux