Turquie : un an après le séisme, Istanbul fait l’état des lieux de son parc immobilier
© Middle East Images/ABACA - Ce qui inquiète les experts, ce sont les auto-constructions qui ne respectent aucunes normes.
Un an après le séisme qui a frappé le sud-est de la Turquie, le pays continue de panser ses plaies tout en anticipant déjà un autre mouvement sismique dans le futur, rapporte TF1.
La crainte d’un nouveau séisme est palpable, à Istanbul (Turquie), un an après un séisme qui s’est produit dans le sud-est du pays et qui a tué plus de 53.000 personnes et blessé plus de 100.000 autres. Dans la capitale turque, où s’est rendue TF1, 200.000 demandes de contrôle d’immeubles ont ainsi été enregistrées depuis le drame, et les 50 ingénieurs de l’équipe municipale continuent de voir les dossiers s’empiler.
Entre 2.000 et 2.500 demandes par jour
"Deux jours seulement après le séisme, on a commencé à recevoir énormément d'appels, ça n'arrêtait pas. Depuis, on a entre 2.000 et 2.500 demandes par jour", raconte le chef du laboratoire Constructions et Matériaux de la mairie d’Istanbul, Doganay Askinoglu. Les habitants ont de quoi être inquiets : la Turquie est située sur l’une des zones sismiques les plus actives au monde. Ainsi, nombreux sont ceux à arborer un petit sifflet rouge, le "seul moyen" de les retrouver sous de potentiels débris si un séisme venait à frapper le pays à nouveau.
Ce qui inquiète les experts, ce sont les auto-constructions qui ne respectent aucune norme. "Des commerces ont été aménagés dans des bâtiments qui n'étaient pas prévus pour ça : pour les rendre spacieux, on a coupé des colonnes, des murs porteurs", précise, consterné, Jean-François Pérouse, chercheur français.
Pour se préparer à un séisme qui pourrait être imminent, la Ville construit tous azimuts des logements sécurisés… qui ont un certain coût. Il faut ainsi compter 500.000 euros minimum pour un duplex dans les immeubles les plus solides sortis de terre. Un budget inatteignable pour de nombreux Turcs, actuellement confrontés à une importante crise économique.
publié le 4 février à 15h20, Nathan Hallegot, 6Medias