Turquie : le parti d'Erdogan subit une véritable débâcle lors des élections municipales
© Zuma/ABACA
Au lendemain des élections municipales en Turquie, le président Recep Tayyip Erdogan a reconnu la défaite de son parti, rapporte la presse turque. Si le chef de l'État a promis de respecter la décision de la nation, il se retrouve désormais en mauvaise posture en vue de la prochaine élection présidentielle.
Une défaite historique. Les urnes ont parlé en Turquie, dimanche 31 mars, à l'occasion des élections municipales lors desquelles le parti du président Recep Tayyip Erdogan a subi un camouflet, rapporte la presse turque, dont BBC News Türkçe. Désireux de s'impliquer personnellement dans ce scrutin, le président turc, à la tête du pays depuis 2003, a dû concéder la victoire à l'opposition après le dépouillement de 95% des urnes. Un "tournant" dans l'histoire du pays, a affirmé le chef de l'État lui-même.
Alors que le parti d'opposition, le CHP (social-démocrate), a revendiqué sa victoire à Ankara et Istanbul, les deux plus grandes villes du pays remportées en 2019, d'autres doivent encore tomber dans son escarcelle à l'instar de Bursa. Cette grande ville industrielle située au nord-ouest du pays est acquise à l'AKP (islamo-conservateur), le parti présidentiel, depuis 2004. "Les électeurs ont choisi de changer le visage de la Turquie", a déclaré le chef du CHP, Ozgur Ozel.
"Respecter la décision de la nation"
Installé dans le siège de son parti situé à Ankara, Recept Tayyip Erdogan a suivi le dépouillement de l'élection, avant de prendre la parole devant une foule qui peinait à montrer sa déception face aux résultats, promettant de "respecter la décision de la nation".
Lancé de tout son poids dans la campagne, notamment à Istanbul dont il a été le maire dans les années 1990, le chef de l'État turc se retrouve dans une situation peu confortable au lendemain de ces élections. En effet, alors que l'élection présidentielle du pays se déroulera en 2028, le maire d'Istanbul, Ekrem Imamoglu, maintenu à son poste pour un nouveau mandat, s'impose désormais en rival direct du président turc. Sur le podium des personnalités politiques préférées des Turcs, cette nouvelle victoire à la tête de la capitale économique culturelle du pays lui confère désormais une place de choix en vue de la prochaine présidentielle selon de nombreux observateurs.
publié le 1 avril à 07h48, Kevin Comby, 6Medias