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"On a oublié de nous dire merci" : Emmanuel Macron provoque la colère de dirigeants africains

© Stevens Tomas/ABACA

Le Tchad a déploré "l’attitude méprisante" d'Emmanuel Macron qui a estimé, lundi 6 janvier, que les dirigeants africains avaient "oublié de dire merci" à la France dans la lutte contre le terrorisme au Sahel. Ces propos ont également été dénoncés par le Sénégal, rapporte actu.fr.

C'est une sortie qui ne passe pas sur le continent africain. Lundi 6 janvier, lors de la Conférence annuelle des ambassadrices et des ambassadeurs à l’Élysée, Emmanuel Macron a estimé que ses homologues africains avaient "oublié de nous dire merci" après l’intervention française au Sahel contre le terrorisme depuis 2013. Le chef de l'État estime qu'"aucun d’entre eux" ne gèrerait un pays souverain sans cette intervention. "Ce n’est pas grave, ça viendra avec le temps", a-t-il poursuivi dans des propos relayés par actu.fr.

Il n'en fallait pas plus pour déclencher un début de polémique et une fragilisation des relations diplomatiques avec certains des pays concernés. Le gouvernement tchadien a exprimé sa "vive préoccupation suite aux propos tenus récemment par le Président de la République française, Emmanuel Macron, qui reflètent une attitude méprisante à l’égard de l’Afrique et des Africains", indique un communiqué du ministre tchadien des Affaires étrangères Abderaman Koulamallah. Le Tchad a rompu fin novembre aux accords militaires qui le liaient à la France.

Le Sénégal dénonce des propos "totalement erronés"

Le Premier ministre sénégalais Ousmane Sonko a également réagi aux déclarations d'Emmanuel Macron et qualifié sur les réseaux sociaux de "totalement erronée" l’affirmation du président français selon laquelle le départ annoncé de centaines de soldats français du Sahel ferait suite à une proposition de la France qui aurait laissé aux pays concernés la primeur d’annoncer de tels retraits. Depuis 2022, de nombreux pays africains comme le Niger, le Mali, la Centrafrique, le Burkina Faso mais aussi la Côte d’Ivoire, le Tchad et le Sénégal, ont enjoint Paris à retirer son armée de leurs territoires.

publié le 7 janvier à 09h45, Quentin Marchal, 6Medias

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