Affaire Boualem Sansal : Emmanuel Macron s’attire les foudres de l’Algérie
© Jumeau Alexis/ABACA - Emmanuel Macron.
Les passes d'armes se poursuivent entre la France et l'Algérie. Après les propos d'Emmanuel Macron appelant à la libération de l'écrivain Boualem Sansal devant de nombreux ambassadeurs, c'est au tour du pouvoir algérien de répliquer.
De l'autre côté de la Méditerranée, les propos d'Emmanuel Macron lors de la conférence des ambassadeurs, lundi, ne passent pas. Le chef de l'État a déclaré que l'Algérie "se déshonore", en maintenant l'écrivain Boualem Sansal en détention. Alger estime que les mots du président français "déshonorent, avant tout, celui qui a cru devoir les tenir de manière aussi désinvolte et légère", rapporte Le Parisien, mardi 7 janvier. "Ces propos ne peuvent être que réprouvés, rejetés et condamnés pour ce qu’ils sont, une immixtion éhontée et inacceptable dans une affaire interne algérienne", indique ainsi le ministère algérien des Affaires étrangères dans un communiqué.
Le cas Boualem Sansal
Selon le même ministère, ce qu'Emmanuel Macron considère comme étant une affaire de liberté d'expression "n'en est pas une au regard de la loi d'un État souverain et indépendant." "Elle relève essentiellement d’une mise en cause de l’intégrité territoriale du pays, un délit punissable par la loi algérienne", insiste Alger. Même son de cloche du côté des autres voix politiques algériennes. Pour le Front des forces socialistes, la déclaration du président Macron traduirait "un mépris pathologique et l’incapacité persistante de la France officielle à assumer son passé colonial et à rompre avec une attitude paternaliste", cite Le Parisien.
Le chef de l'État français avait, lundi, appelé à la libération de l'écrivain Boualem Sansal, le qualifiant de "combattant de la liberté", et affirmant qu'il était "détenu de manière totalement arbitraire" par l'Algérie. Boualem Sansal est détenu depuis la mi-novembre, pour atteinte à la sûreté de l'État. Il avait été interpellé alors qu'il arrivait à l'aéroport d'Alger. L'écrivain avait, quelque temps auparavant dans le fauteuil du média réputé d'extrême droite Frontières, repris la position selon laquelle le territoire algérien aurait récupéré une partie des terres marocaines sous la colonisation française. Une position qui aurait mené à son interpellation.
publié le 7 janvier à 19h38, Gabriel Gadré, 6Médias