Israël bombarde intensément les fiefs du Hezbollah au Liban
L'armée israélienne a bombardé intensément samedi des fiefs du Hezbollah près de Beyrouth et dans le sud et l'est du Liban, au lendemain de l'annonce de l'examen par les dirigeants libanais d'une proposition de trêve émise par les Etats-Unis.
Outre les frappes aériennes destructrices et meurtrières au Liban, les troupes israéliennes mènent depuis le 30 septembre une offensive terrestre dans le sud de ce pays, où s'est rendu mardi le chef d'état-major israélien Herzi Halevi d'après un communiqué de l'armée samedi.
Sur un autre front, dans le territoire palestinien de Gaza, où Israël combat le mouvement islamiste Hamas, au moins 23 personnes dont des femmes et des enfants ont été tuées dans des frappes israéliennes, selon la Défense civile locale.
Puissant mouvement armé accusé par ses détracteurs de constituer un "Etat dans l'Etat", le Hezbollah libanais a ouvert un front contre Israël en soutien au Hamas, un jour après l'attaque menée par ce mouvement palestinien sur le sol israélien le 7 octobre 2023, qui a déclenché la guerre à Gaza.
Après avoir affaibli le Hamas et après un an d'engrenage de violences transfrontalières, Israël a déplacé le principal front de guerre au Liban, en lançant le 23 septembre une intense campagne de bombardements destructeurs et meurtriers principalement contre les fiefs du Hezbollah.
Samedi, des frappes aériennes incessantes ont ciblé la banlieue sud de Beyrouth, située près de l'aéroport international de la capitale libanaise, selon les médias locaux.
L'armée israélienne a dit en milieu de journée avoir ciblé "un entrepôt d'armes et un centre de commandement" du Hezbollah dans la banlieue sud, après avoir appelé les habitants à évacuer certains quartiers.
- Tirs de roquettes sur Israël -
En soirée, l'agence officielle ANI a fait état d'une "très violente" frappe sur la banlieue sud où Israël a tué le 27 septembre dans un raid aérien l'ex-chef du Hezbollah, Hassan Nasrallah, qui était considéré comme l'homme le plus puissant du pays.
Seule faction à conserver ses armes au sortir de la guerre civile libanaise (1975-1990), au nom de la "résistance" contre Israël, le Hezbollah, créé et financé par l'Iran, s'est imposé comme une force politique incontournable au Liban.
Dans l'est du pays, où le Hezbollah est bien implanté, six personnes dont trois enfants ont péri dans un raid israélien, selon le ministère de la Santé.
Et dans le sud du Liban, frontalier du nord d'Israël, plusieurs villes, dont Tyr, et villages ont été la cible d'intenses frappes, selon des médias. Deux secouristes ont péri, d'après le ministère de la Santé.
Israël dit vouloir mettre hors d'état de nuire le Hezbollah et le Hamas, deux alliés de l'Iran, son ennemi juré. Il affirme que son objectif au Liban est d'éloigner le Hezbollah des régions frontalières et de faire cesser ses tirs de roquettes qui ont déplacé quelque 60.000 habitants du nord d'Israël.
Malgré les coups durs infligés au Hezbollah, ce dernier a revendiqué des tirs de roquettes contre le nord d'Israël, où l'armée a fait état de 65 projectiles tirés depuis le Liban. La plupart sont généralement interceptés par la défense israélienne.
- Halevi dans le sud du Liban -
Le Hezbollah "continuera à tirer, et nous continuerons à nous battre (...) et à le frapper très durement. Nous nous arrêterons lorsque nous saurons que nous ramenons les habitants (du nord d’Israël) en sécurité" chez eux, a déclaré Herzi Halevi lors de son déplacement dans le village frontalier de Kfar Kila dans le sud du Liban, selon l'armée.
Samedi, l’armée israélienne a annoncé la mort d’un soldat israélien dans le sud du Liban, ce qui porte à 48 le nombre de ses militaires tués dans cette région dans les combats avec le Hezbollah depuis le 30 septembre.
Après près de deux mois de guerre, un haut responsable libanais a indiqué vendredi que l'ambassadrice des Etats-Unis à Beyrouth, Lisa Johnson, avait présenté au Premier ministre Najib Mikati et au chef du Parlement Nabih Berri un plan en 13 points prévoyant une trêve de 60 jours et le déploiement de l'armée dans le sud du Liban.
"M. Berri a demandé un délai de trois jours", a précisé sous couvert d'anonymat ce responsable qui n'a pas donné d'autres indications sur ce plan.
Plus de 3.452 personnes ont été tuées au Liban depuis le 8 octobre 2023, selon le ministère de la Santé, la majorité depuis le 23 septembre.
- "Assez de guerre!" -
Sur le front sud d'Israël, l'armée continue de bombarder la bande de Gaza dévastée, assiégée et menacée de famine selon l'ONU.
"Faites-nous sortir (de Gaza), pour l'amour de Dieu (...) Assez de guerre, assez de souffrances!", a déploré Itimad Al-Zain, une Palestinienne déplacée à Gaza-ville.
Vendredi, un membre du bureau politique du Hamas a réitéré les conditions du mouvement pour un cessez-le-feu avec Israël.
L'attaque du 7 octobre 2023 en Israël a entraîné la mort de 1.206 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur les données officielles israéliennes, incluant les otages tués ou morts en captivité.
Ce jour-là, 251 personnes ont été enlevées. Au total, 97 restent otages à Gaza, dont 34 déclarées mortes par l'armée.
L'offensive de représailles israélienne à Gaza a fait 43.799 morts, en majorité des civils, selon les données du ministère de la Santé du Hamas.
publié le 16 novembre à 18h53, AFP