Inondations meurtrières en Espagne : colère des sinistrés face au temps de réaction des autorités locales
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Les critiques fusent depuis les inondations meurtrières qui ont déjà coûté la vie à 158 personnes dans le sud-est de l'Espagne. Nombreux sont les habitants à estimer que les autorités locales ont tardé à réagir devant l'importance du phénomène climatique.
Après la tristesse et la désolation vient le temps de la colère. Alors que le bilan des inondations meurtrières dans le sud-est de l'Espagne continue de s'alourdir, des voix commencent à s'élever pour dénoncer le manque d'anticipation des autorités locales. Les habitants des zones sinistrés tentent de comprendre les failles qui ont mené à une telle tragédie rapporte franceinfo. Sac sur le dos et les vêtements encore recouverts de boue, deux habitants de Paiporta dont la maison est rendue inaccessible ne cachent pas leur colère.
Tous deux pointent du doigt l'heure à laquelle le message d'alerte des autorités leur demandant de se mettre à l'abri est arrivé. "Les alarmes ont sonné quand ont on avait déjà de l'eau partout", détaille l'un d'eux. "C'est à ce moment-là qu'ont sonné les alarmes de la protection civile […] Mais c'était trop tard, notamment pour toutes les personnes âgées de la maison de retraite. Personne n'a survécu là-basé, ajoute-t-il. Une colère partagée en nombre sur les réseaux sociaux par des dizaines d'internautes.
Le gouvernement régional se défend
Les services météorologiques avaient pourtant, dès le mardi matin, lancé plusieurs messages sur les réseaux sociaux et placé la région de Valence en vigilance rouge pour intempéries. Des avertissements que les autorités régionales n'ont vraisemblablement pas pris en compte dans l'immédiat. En effet, comme le rapporte BFMTV, alors que le plus fort des intempéries s'est déroulé entre 16h30 et 20h30, le système d'alerte Es-Alert n'a été utilisé qu'à 20h12. Or, à cette heure-là, plusieurs milliers de mètres cubes d'eau s'étaient déjà abattus sur la ville de Valence et ses environs.
Devant les critiques des habitants, le pouvoir central de Madrid et les autorités locales se renvoient la responsabilité. Alors que le président valencien du Parti Populaire, Carlos Mazon, a expliqué que ses équipes avaient suivi les protocoles établis par la direction générale de la Protection Civile qui dépend de Madrid, le ministère de l'Intérieur lui a répondu ce jeudi 31 octobre. Selon ce dernier, la responsabilité des alertes incombe aux communautés autonomes du pays comme celle de Valence. Après avoir reçu les avis liés à de possibles risques et avoir déterminé le niveau d'urgence, la décision de déclencher le système d'alerte incombe donc par conséquent aux autorités locales, selon Madrid.
publié le 31 octobre à 17h25, Kévin Comby, 6Medias