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Des frappes israéliennes au Liban font 9 morts, après des tirs du Hezbollah

  • Des membres du personnel d'une ONG libanaise nettoient les débris dans leurs locaux endommagés par une frappe israélienne sur un bâtiment voisin, dans la banlieue sud de Beyrouth, le 2 décembre 2024
    ©Anwar AMRO, AFP - Des membres du personnel d'une ONG libanaise nettoient les débris dans leurs locaux endommagés par une frappe israélienne sur un bâtiment voisin, dans la banlieue sud de Beyrouth, le 2 décembre 2024
  • Des membres du personnel d'une ONG libanaise nettoient les débris dans leurs locaux endommagés par une frappe israélienne sur un bâtiment voisin, dans la banlieue sud de Beyrouth, le 2 décembre 2024
    ©Jaafar ASHTIYEH, AFP - Des soldats israéliens lors d'une opération près du village de Sair, dans le sud de la Cisjordanie, le 1er décembre 2024
  • Des membres du personnel d'une ONG libanaise nettoient les débris dans leurs locaux endommagés par une frappe israélienne sur un bâtiment voisin, dans la banlieue sud de Beyrouth, le 2 décembre 2024
    ©Khaled DESOUKI , AFP - Le ministre des Affaires étrangères Jean-Noël Barrot à une conférence humanitaire pour Gaza au Caire le 2 décembre 2024

Neuf personnes ont été tuées lundi dans des frappes israéliennes sur des villages du sud du Liban, après qu'Israël a annoncé frapper des dizaines de cibles du Hezbollah en représailles à une attaque revendiquée pour la première fois depuis l'entrée en vigueur du cessez-le-feu.

Le ministère libanais de la Santé a indiqué que les raids avaient tué cinq personnes dans le village de Harris puis quatre dans celui de Tallousa, dans le sud du pays.

Auparavant, le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, avait qualifié de "violation grave" les tirs du mouvement libanais pro-iranien en direction d'une zone contestée aux confins du Liban et de la partie du Golan syrien occupée et annexée par Israël, promettant de "réagir avec force".

Dans la soirée, l'armée israélienne a annoncé avoir frappé des dizaines de cibles du Hezbollah à travers le Liban, notamment "des rampes de lancement et des infrastructures terroristes".

Les Etats-Unis, principal allié d'Israël, ont affirmé que la trêve, en vigueur depuis le 27 novembre, tenait et qu'ils examinaient les accusations des deux camps. "Le cessez-le-feu tient", a déclaré le porte-parole du département d'Etat, Matthew Miller.

Auparavant, le président du Parlement libanais, Nabih Berri, allié du Hezbollah et qui a négocié la trêve en son nom, avait affirmé qu'Israël avait violé à "au moins 54 reprises" le cessez-le-feu entré en vigueur le 27 novembre.

M. Berri a appelé le comité chargé de superviser la trêve, qui comprend les Etats-Unis et la France, "à entamer urgemment son action et contraindre Israël à arrêter ses violations et se retirer" du territoire libanais.

Le chef de la diplomatie française, Jean-Noël Barrot, a insisté lundi auprès de son homologue israélien, Gideon Saar, sur "la nécessité que toutes les parties respectent le cessez-le-feu", a indiqué son ministère.

Le ministre israélien a rejeté toute accusation de violation du cessez-le-feu. "Au contraire, Israël le fait respecter" en réponse "aux violations du Hezbollah qui appellent une action immédiate", a-t-il affirmé.

Le Hezbollah a ensuite dit avoir mené des tirs sur une position militaire israélienne, sur "les collines occupées de Kfar Chouba", zone voisine des Fermes de Chebaa et actuellement sous contrôle de l'armée israélienne.

Il s'agit d'une "première riposte défensive" aux "violations" du cessez-le-feu par Israël, a-t-il affirmé.

L'armée israélienne a fait état de "deux projectiles" qui n'ont pas fait de blessés.

Le ministre de la Défense israélien, Israël Katz, a promis une "riposte forte" aux tirs du Hezbollah qui ont visé selon lui "une base de l'armée à Har Dov", le nom hébreu des Fermes de Chebaa.

Plusieurs frappes israéliennes ont visé le Liban depuis l'entrée en vigueur du cessez-le-feu, sans que le Hezbollah n'annonce jusque-là de riposte.

- "Liberté d'action" -

Dans la journée, un drone israélien a visé un poste militaire libanais dans le Hermel, dans la plaine orientale de la Békaa, loin de la frontière avec Israël, blessant un soldat, selon l'armée libanaise.

Un homme a par ailleurs été tué par une frappe de drone israélien sur le village de Marjayoun, proche de la frontière, selon le ministère de la Santé libanais.

L'armée israélienne avait affirmé plus tôt lundi avoir "visé des véhicules militaires qui opéraient dans la zone d'un site de fabrication de missiles du Hezbollah dans la Békaa".

Elle a ajouté avoir frappé des sites "utilisés pour la contrebande d'armes près de la frontière syro-libanaise dans la région de Hermel" et avoir mené "plusieurs frappes en réponse aux terroristes du Hezbollah" dans le sud du Liban.

Parrainé par les Etats-Unis et la France, l'accord de cessez-le-feu, qui a mis fin à deux mois de guerre ouverte entre Israël et le Hezbollah, prévoit le retrait dans un délai de 60 jours de l'armée israélienne du Liban.

Les soldats israéliens étaient entrés dans le sud du Liban le 30 septembre, une semaine après avoir lancé une campagne de bombardements aériens massifs contre le Hezbollah.

Le Hezbollah doit quant à lui se replier au nord du fleuve Litani, à environ trente kilomètres de la frontière, et démanteler son infrastructure militaire dans le sud du Liban.

"La présence d'agents du Hezbollah au sud du Litani constitue une violation fondamentale de l'accord et ils doivent se déplacer vers le nord", a affirmé sur X M. Saar.

Dès l'annonce de l'accord, Israël avait dit se réserver "une totale liberté d'action militaire" au Liban, si le Hezbollah "violait" le cessez-le-feu et "tentait de se réarmer".

La formation avait ouvert un "front de soutien" au Hamas après l'attaque sans précédent du mouvement islamiste palestinien contre le sud d'Israël, qui a déclenché le 7 octobre 2023 la guerre toujours en cours dans la bande de Gaza.

L'armée israélienne a appelé lundi la population à évacuer des zones de Khan Younès, dans le sud du territoire palestinien, en prévision de nouvelles opérations.

publié le 3 décembre à 00h00, AFP

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