En pleine censure, Bardella joue la contre-programmation avec une dédicace de son livre à Paris
© Thibaud MORITZ, AFP - Le président du Rassemblement national Jordan Bardella signe son livre "Ce que je cherche" à Tonneins, dans le Lot-et-Garonne, le 10 novembre 2024
Pendant la censure, la tournée continue: le président du Rassemblement national Jordan Bardella tenait une séance de dédicaces de son livre "Ce que je cherche" mercredi soir dans une brasserie du 17e arrondissement de Paris, alors que l'Assemblée nationale décidait de renverser le gouvernement Barnier.
"On est sur le terrain, à la rencontre, y compris dans cette période d'incertitude politique", a fait valoir M. Bardella en arrivant devant le restaurant Monsieur Madame.
Dehors, une centaine de personnes patientent en file indienne, certains avec le drapeau français sur les épaules, d'autres arborant l'ouvrage que M. Bardella paraphe de ville en ville depuis un mois.
Une façon d'étalonner sa popularité, à l'heure où son parti a pris la décision cruciale d'appuyer sur le bouton de la censure, espérant ainsi satisfaire les attentes de ses sympathisants.
"Le choix que nous avons fait, c'est un choix de responsabilité parce qu'on ne pouvait pas laisser un budget qui prévoyait 40 milliards d'impôts sur le long terme (...) qui allait fragiliser la croissance et l'attractivité du pays", a déclaré M. Bardella avant de commencer sa séance de dédicaces.
"Deux tiers des électeurs du Rassemblement national étaient en faveur de cette censure. Moi je ne pourrais pas regarder les électeurs en leur disant que j'ai laissé passer 40 milliards d'impôts supplémentaires et d'augmentation des taxes de l'électricité, et le déremboursement des médicaments dans le contexte actuel, ça n'est pas possible", a-t-il plaidé, une heure avant que le verdict ne soit rendu.
Pour Myriam Bouzeggou, 20 ans, sapeur-pompier en région parisienne, cette censure était "primordiale".
Voire "nécessaire" selon Keliane Ferragu, 19 ans, militant Rassemblement national et étudiant en commerce. "On a un gouvernement qui depuis trois mois n'a aucune légitimité d'être au pouvoir, M. Barnier, issu d'un parti qui a fait 4% aux législatives, n'a aucune légitimité aux yeux des Français", a-t-il justifié à l'AFP.
Le jeune homme pense que M. Bardella, avec "son parcours, son art oratoire", peut redonner l'image d'une France qui n'a pas peur de "revendiquer son patriotisme".
Dove Scetbon, 56 ans, commercial qui n'a "jamais voté de sa vie", affirme être prêt à le faire pour le Rassemblement national. "Je pense qu'un garçon comme ça, jeune, avec des idées, pourrait peut-être faire avancer le pays par rapport au genre de personnages qui sont aujourd'hui à l'Assemblée", plaide-t-il.
publié le 4 décembre à 21h14, AFP