COP26. Davi kopenawa : "Ce serait mon rêve mais ils ne vont rien régler"

par humanite-fr

Porte-parole du peuple Yanomami au Brésil, le chaman davi Kopenawa était de passage à la rédaction de l'Humanité alors qu'il réalise une tournée en Europe et en France, afin de sensibiliser l'opinion publique à sa cause, la défense de son peuple et de l'Amazonie. Quelle est la situation du peuple yanomami ?Aujourd'hui, la situation du peuple yanomami et yecuana est très mauvaise. Les fleuves et les rivières sont pollués et la santé de notre communauté est menacée. La grande âme de la forêt est en péril. Nous sommes maltraités par l'homme de la ville et "le monde marchand". On est ici pour vous expliquer nos problèmes et que vous nous écoutiez. C'est difficile à résoudre mais nous voulons lutter pour essayer de les régler. La situation du peuple yanomami est difficile avec les maladies qui nous tuent, en particulier le paludisme. Ces maladies sont arrivées avec l'orpaillage illégal et l'alcoolisme qui est un véritable poison. Aujourd'hui, nous faisons face à toutes ces maladies en territoire yanomami, dans l'État d'Amazonas.Sur la terre yanomami, on dénombre 50.000 orpailleurs qui sont des "gens nombreux et venus d'ailleurs". Les chercheurs d'or ne sont pas de la société indigène, ce sont des Brésiliens, des étrangers, des Vénézuéliens. Voilà la situation de mon peuple yanomami et nous sommes très révoltés, très révoltés parce que les autorités brésiliennes ne se préoccupent pas de la menace qui pèse sur notre environnement. Voici ma parole et le message que je souhaite vous adresser.Votre message est-il entendu en Europe ?Je viens pour vous apporter cette préoccupation des peuples yanomami et yecuana car la menace qui pèse contre nous n’est pas résolue. Mais je pense que certaines personnes nous écoutent même si ce n'est pas la majorité. Le gouvernement ne nous écoute pas et ne veut pas nous voir. Ils ne veulent pas soutenir les gens de la forêt parce que les gens de la ville ne reconnaissent pas le peuple yanomami qui est à la pointe du Brésil, très loin. Ils ne viennent jamais jusqu’ici pour voir les problèmes de près.Vous qui écoutez beaucoup d’informations, de discours, lisez les journaux, vous pouvez réellement apporter votre soutien à mon peuple yanomami et yecuana pour régler la situation là-bas.Tout est trop lent, il nous faut votre attention. Le peuple de la forêt appelle, c’est un cri des personnes, c’est un cri de la terre. Nous appelons au secours. Qu'attendez-vous de la Cop26, la conférence mondiale sur le climat de Glasgow ?Cette réunion qui mobilise le monde entier, cette grande rencontre de la Cop26, de mon point de vue, je n’y crois pas, rien ne va se passer. Toutes ces autorités rassemblées parlent beaucoup, mais rien ne s’arrange. Je ne pense pas qu’il va y avoir de résultats, mais je vais attendre, on va voir…Cette Cop26 qui réunit les États du monde entier, je n’y croirai que lorsqu'il y aura des résultats. Ce serait mon rêve mais je crains qu'il ne s'y passe rien.

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