Pam Bondi, une obligée de Trump au ministère de la Justice
Pam Bondi, désignée comme future ministre américaine de la Justice, a accompli la majeure partie de sa carrière comme procureure en Floride avant que Donald Trump ne l'appelle pour assurer sa défense au crépuscule de son premier mandat en 2020.
"J'ai l'honneur d'annoncer que l'ex-procureure générale de Floride, Pam Bondi, sera notre prochaine ministre de la Justice", a écrit Donald Trump sur son réseau Truth Social jeudi soir, quelques heures après le retrait de son précédent poulain, le controversé élu de Floride (sud-est) Matt Gaetz.
"Depuis trop longtemps, le ministère de la Justice est instrumentalisé contre moi et d'autres républicains. Plus maintenant", a affirmé le président élu, qui a déjà placé trois de ses avocats personnels à des postes stratégiques de ce ministère clé.
"Je connais Pam depuis des années, elle est intelligente et dure", a-t-il ajouté.
De fait, les relations entre celle qui était alors une étoile montante du Parti républicain et le futur président remontent à plus d'une décennie.
En 2013, Donald Trump a ainsi contribué par un versement de 25.000 dollars à la campagne pour la réélection de Pam Bondi, native de Tampa, comme procureure générale de Floride, la première femme à ce poste.
A l'époque, son Etat envisageait de se joindre à une action collective pour escroquerie engagée par son homologue de New York contre l'"Université Trump". L'affaire s'est finalement soldée en 2016 par un accord aux termes duquel le magnat de l'immobilier avait consenti à indemniser pour 25 millions de dollars les quelque 6.000 étudiants victimes.
Mais Pam Bondi avait renoncé en 2013 à rejoindre cette action de groupe, une décision dont elle a dû se justifier par la suite, niant tout lien avec le don de Donald Trump à sa campagne.
- Cabinet de lobbying -
En tant que procureure générale résolument conservatrice, elle a ferraillé avec ses collègues d'autres Etats gouvernés par les républicains contre la réforme du système de santé Obamacare, le mariage homosexuel ou encore la légalisation du cannabis à usage thérapeutique.
Pam Bondi a également combattu le trafic de drogue et d'êtres humains et soutenu la peine capitale en Floride.
Au terme de son second mandat, en 2019 elle a été embauchée par le cabinet de lobbying républicain Ballard Partners, pour lequel la juriste de 59 ans travaille encore actuellement. Elle y a notamment représenté les intérêts d'entreprises comme General Motors, Amazon et Uber ou encore l'émirat du Qatar.
En 2020, Pam Bondi a fait partie de l'équipe d'avocats de Donald Trump lors de son procès en destitution au Sénat, où il a été acquitté par la majorité républicaine d'alors.
Il était accusé d'avoir tenté de faire pression sur le président ukrainien Volodymyr Zelensky - lors d'une conversation téléphonique passée à la postérité - pour que Kiev enquête sur le fils de Joe Biden, son rival pour la présidentielle de 2020, en échange d'une aide militaire cruciale.
Pam Bondi a ensuite rejoint l'équipe d'avocats qui a mené sa vaine contestation judiciaire de l'élection de Joe Biden.
En récompense de ses bons et loyaux services, juste avant son départ de la Maison Blanche, Donald Trump l'a recasée au conseil d'administration du prestigieux centre artistique John F. Kennedy, à Washington.
L'ex-procureure de Floride lui a ensuite manifesté sa fidélité en venant assister à New York, au printemps de cette année, à son procès pénal pour paiements dissimulés à l'actrice de films X Stormy Daniels lors de sa campagne victorieuse de 2016. Un point commun à beaucoup de membres de la future administration Trump.
publié le 22 novembre à 20h05, AFP