L'opposant vénézuélien Gonzalez Urrutia attendu aux Etats-Unis pour rencontrer Biden
L'opposant vénézuélien en exil Edmundo González Urrutia est attendu dimanche aux Etats-Unis, où il doit s'entretenir avec le président Joe Biden, dans le cadre d'une tournée continentale à quelques jours de l'investiture à Caracas de Nicolas Maduro, qu'il affirme avoir battu à l'élection de juillet.
Edmundo González Urrutia, un ex-diplomate de 75 ans, était arrivé samedi en Uruguay depuis l'Argentine, y rencontrant à chaque fois leurs dirigeants.
On ignore quand aura lieu l'entretien avec M. Biden.
"Nous avons prévu une conversation avec le président Biden et nous attendons des précisions concernant les nouvelles autorités" américaines, a déclaré M. González Urrutia au cours d'une conférence de presse à Buenos Aires, faisant référence à Donald Trump, dont le retour à la Maison blanche est prévu le 20 janvier.
L'ex-candidat à la dernière élection présidentielle vénézuélienne prévoit aussi d'effectuer une visite au Panama mercredi, puis en République dominicaine le lendemain.
Les Etats-Unis, à l'instar de l'Union européenne, de l'Argentine ou encore de l'Uruguay, ne reconnaissent pas la victoire de M. Maduro à l'élection présidentielle vénézuélienne de juillet.
Arrivé samedi après-midi en Uruguay, Edmundo González Urrutia a rencontré le président uruguayen Luis Lacalle Pou et le ministre des Affaires étrangères Omar Paganini.
La discussion a porté sur "la crise institutionnelle résultat du refus de la dictature chaviste de reconnaître le résultat de l'élection, et sur la persécution politique dont (M. González Urrutia) est victime", selon un communiqué de la diplomatie uruguayenne.
"Nous allons obtenir le rétablissement de notre Venezuela et la libération de tous les prisonniers politiques", a déclaré M. González Urrutia à la presse au sortir de l'entretien.
- "Liberté, liberté !" -
Plus tôt samedi, l'homme politique vénézuélien avait rencontré en Argentine voisine le chef de l'Etat Javier Milei, selon qui son pays "ne sera pas complice du silence face aux injustices et aux abus du régime de Maduro", d'après un communiqué.
Le même jour, des centaines de Vénézuéliens se sont retrouvés sur la célèbre Plaza de Mayo, en face de la Casa Rosada, le palais présidentiel argentin. D'un balcon, l'opposant, aux côtés de M. Milei, a salué la foule qui l'a acclamé.
"L'un des moments les plus émouvants que j'ai vécus ! Vénézuéliens, nous nous retrouverons dans les rues de notre pays bien-aimé", a-t-il commenté sur le réseau X.
Agitant des drapeaux, les participants à ce rassemblement ont scandé "Liberté, liberté!".
Luis Soto, un étudiant vénézuélien de 27 ans qui a émigré en Argentine il y a plus de six ans, tenait une pancarte sur laquelle on pouvait lire: "Faites ce qu’il faut, président".
Edmundo González Urrutia, à qui l'Espagne a officiellement accordé l'asile le 20 décembre, a quant à lui répété devant la presse qu'il rentrerait au Venezuela "simplement pour prendre pleinement possession" le 10 janvier, à la place de Nicolas Maduro, du "mandat que les Vénézuéliens (m'ont) donné".
"Nous espérons que (l'actuel président vénézuélien) contribuera à une transition pacifique et ordonnée", a-t-il ajouté.
- Fortes tensions -
Le déplacement de M. González Urrutia en Argentine s'est déroulé à un moment où les autorités vénézuéliennes offrent une récompense de 100.000 dollars pour toute information permettant de le capturer et où les tensions entre Caracas et Buenos Aires se sont accrues à la suite de l'arrestation au Venezuela d'un gendarme argentin accusé de "terrorisme", un "mensonge" selon l'Argentine.
Les relations diplomatiques entre ces deux pays ont été rompues par les autorités vénézuéliennes après que Javier Milei a remis en cause la réélection de Nicolas Maduro.
Nicolas Maduro a été proclamé vainqueur de la présidentielle du 28 juillet par le Conseil national électoral - considéré comme étant aux ordres du pouvoir -, tandis que l'opposition vénézuélienne crie à la fraude.
M. Gonzalez Urrutia, qui s'était présenté au pied levé pour remplacer María Corina Machado, déclarée inéligible, a trouvé refuge en Espagne en septembre tandis que la cheffe de l'opposition vit dans la clandestinité au Venezuela depuis le scrutin.
publié le 5 janvier à 07h03, AFP