France

Notre-Dame de Paris : faut-il s'inquiéter des alertes au plomb près du chantier ?

Plusieurs alertes au plomb ont été lancées depuis le début du chantier de reconstruction de la cathédrale Notre-Dame de Paris, relève Le Parisien. Une enquête judiciaire a été ouverte sur une intoxication possible du voisinage pendant l'incendie, en avril 2019.

Toutes les précautions ont-elles été prises autour du chantier de reconstruction de la cathédrale Notre-Dame de Paris ? La question se pose, alors qu'une enquête judiciaire vient d'être ouverte sur une potentielle intoxication du voisinage pendant l'incendie survenu en avril 2019, explique Le Parisien. La pollution au plomb n'a en tout cas pas épargné la crypte archéologique qui se trouve sous le parvis du monument. Des analyses, demandées par le bureau de prévention des risques professionnels (BPRP), n'y ont toutefois révélé que des taux "non significatifs", sauf dans le sas de la sortie de secours.

Du côté de l'Agence régionale de santé (ARS), on explique que le parvis, la sortie de secours de la crypte et les espaces publics à proximité sont "sous surveillance étroite jusqu'à la fin du chantier de la cathédrale". Pas moins de 40 à 50 analyses sont réalisées toutes les deux semaines. L'ARS serait "immédiatement alertée" si des analyses anormales étaient observées – analyses consultables sur le site de l'agence. En janvier, une alerte avait été donnée sur la promenade Maurice-Carême, en bordure de Seine. Elle avait nécessité une fermeture temporaire de la zone pour y effectuer "des nettoyages poussés". La promenade avait été rouverte un mois plus tard, indique Le Parisien.

"Le chantier aurait dû être confiné"

Comment expliquer ces épisodes de forte concentration de plomb ? L'ARS avance l'hypothèse d'un mauvais drainage après le ruissellement d'eaux de pluie, mais rien n'est sûr. "Il faudrait quand même pousser les investigations plus loin", déplore Anne Souyris (EELV), adjointe à la maire de Paris, en charge de la Santé. Benoît Martin, secrétaire général de l’Union départementale CGT Paris, estime quant à lui que "ces incidents à répétition montrent que le chantier aurait dû être confiné". Les normes de l'État en matière de plomb, peu précises, n'aident pas à y voir plus clair. "On sait que même à des niveaux très bas, le plomb est toxique", note pour sa part Annie Thébaud-Mony, présidente de l’association Henri-Pézerat, à l’origine de la plainte qui a abouti à l'enquête actuellement en cours.

publié le 23 avril à 13h15, Orange avec 6Medias

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