Grève dans l'Éducation nationale: les profs en ont "ras-le-bol"

par humanite-fr

« Ras-le-bol »: les enseignants et autres personnels de l'Education nationale, exaspérés par la valse des protocoles sanitaires liés au Covid-19 et un manque de moyens structurel, ont participé à une large grève et manifesté jeudi partout en France pour demander des réponses au gouvernement.Près de 75% des enseignants sont en grève jeudi dans les écoles maternelles et élémentaires, selon le SNUipp-FSU, premier syndicat du primaire, qui annonce une école sur deux fermée et évoque « une mobilisation historique ». Dans les collèges et lycées, 23,7% des enseignants sont mobilisés, selon le ministère, tandis que le Snes-FSU, premier syndicat du second degré, avance le chiffre de 62% de grévistes. « Nous sommes en grève car on se fiche de nous », résume une jeune enseignante d’anglais. « On aimerait être écoutés, que l’on nous aide dans cette crise sanitaire et que l’on donne des moyens à l’Éducation nationale pour pouvoir faire correctement notre travail ». Pour Ghislaine David, co-secrétaire du SNUIPP-FSU, la colère des enseignants s’exprime aujourd’hui « de manière historique ». Cette colère, poursuit-elle, s’exerce à l’encontre « d’un ministre qui n’écoute pas la profession, qui n’entend pas le terrain en pleine crise sanitaire, alors que les enseignants ne demandent qu’à être plus sécurisés au quotidien ». Mais la gronde qui monte au sein de l’Éducation nationale n’est pas exclusivement liée à la gestion de crise sanitaire. « Avec le Covid, beaucoup d’enseignants sont malades et ne sont pas remplacés. Si on en est là, c’est parce que le gouvernement, depuis 5 ans, a supprimé des postes de remplaçants », fait remarquer la co-secrétaire du SNUIPP-FSU.L'ensemble des syndicats de l'Education nationale, rassemblant enseignants mais aussi infirmières ou personnels de vie scolaire et, fait plus rare, inspecteurs ou chefs d'établissements, ont appelé à cette journée de mobilisation, dénonçant « une pagaille indescriptible » en raison des protocoles sanitaires. « On se retrouve à avoir des protocoles qui sortent la veille pour le lendemain, et qui sont constamment revisités. Le dernier en date est sorti dimanche après-midi, dans un article payant de presse…. » se désespère Audrey, enseignante dans un lycée du 77. Les syndicats ont été reçus en fin d'après-midi, à leur demande, par le Premier ministre Jean Castex au ministère de l'Education, en présence du ministre Jean-Michel Blanquer. Au-delà des professionnels de l'éducation, les mouvements lycéens FIDL, MNL et La Voix lycéenne, ainsi que la FCPE, première organisation de parents d'élèves, ont également rejoint la mobilisation, et de nombreux parents ont affiché leur soutien aux grévistes.

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