François Bayrou : "[Mali] Si on avait multiplié les conférences, aujourd’hui (...) on aurait un Etat dans l’Afrique de l’Ouest qui serait un deuxième Afghanistan"

par publicsenat

L'invité politique Ce matin, à 8h15 sur Radio Classique et Public Sénat, François Bayrou, Président du Mouvement Démocrate Invité de Gilles Leclerc Guillaume Durand Extraits : A propos de la démission du pape Benoît XVI : « Je pense qu’il y a eu de la distance [de la part des responsables politiques français] car il n’y a probablement pas d’empathie forte, de conviction religieuse partagée, de sensibilité forte à ces sujets, mais l’Etat et l’Eglise sont séparés et il est bien qu’ils le soient. Alors on pourrait imaginer des mots plus sensibles, mais que la France soit un pays laïc, que la France soit un pays qui prend soin de séparer la religion et l’Etat et la politique, c’est un bien. Et quand vous regardez le monde, vous vous dites que c’est un bien nécessaire et que pour l’avenir du monde, cette forme de séparation est quelque chose de très important. C’est un message que la France porte et elle le porte pour le monde. (…) Il y a eu un coup de tonnerre sur la planète, et j’ai été stupéfait comme tout le monde. (…) C’est une décision profondément humaine, profondément courageuse et d’une très grande conscience sur ce qu’est le monde aujourd’hui. (…) Cela ouvre une ère nouvelle parce qu’évidemment il va y avoir un nouveau pape (…), et parce que l’exercice de la fonction suprême de pape ne sera plus la même à partir du moment où on sait qu’il peut s’en aller. » A propos du mariage pour tous : « Je trouve que la Garde des Sceaux a marqué des points personnels, elle s’est affirmé, et d’une certaine manière cela fait plaisir car elle avait été très moquée et vilipendée quand elle a été choisie et il s’avère aujourd’hui que c’était un choix consistant. (…) Je n’aurais pas voté ce texte, car je pense que le statut d’union était ce moyen de réconcilier et de trouver à la fois la reconnaissance et les droits. » A propos de l’engagement de François Hollande au Mali : « Je pense que François Hollande, ces dernières semaines, a montré aux yeux de l’opinion qu’il pouvait prendre des décisions importantes et qu’il pouvait les prendre de manière juste. (…) La décision sur le Mali (…) c’est vraiment quelque chose d’important et de positif. Heureusement qu’il y a un pays qui avait la force, la liberté, la capacité d’y aller tout seul (…) car si on avait multiplié les conférences, aujourd’hui les djihadistes seraient maîtres de Bamako et on aurait un Etat dans l’Afrique de l’Ouest qui serait un deuxième Afghanistan. (…) Il a montré quel chef d’Etat il était. » A propos de la possibilité de rejoindre l’équipe gouvernementale : « Je ne suis en aucune manière séparé de la famille politique qui est la mienne, j’en porte la voix. Si le mot centre a un sens, c’est que ce centre est libre et indépendant par rapport aux deux camps. Cette indépendance là est nécessaire à la France d’aujourd’hui. (…) Je ne rejoindrai jamais une équipe gouvernementale si je ne suis pas en accord profond avec les choix qui sont faits. »

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