À Paris, la Bourse du travail vibre pour Mimmo Lucano, maire italien solidaire des migrants

par humanite-fr

En Italie, Domenico Lucano a été condamné à treize ans de prison. Maire de la ville calabraise deRiace, il a mis en œuvre une politique d’accueil des exilés qui a permis de repeupler son village etdévelopper les services publics. Un collectif de citoyen a organisé une soirée de solidarité à Paris.Quand la solidarité s’exprime envers un Italien, c’est « Bella ciao » qui est chantée. À la Bourse dutravail de Paris, ils étaient plusieurs centaines dans cette enceinte qui avait accueilli les réunions deNuit Debout à entonner ce chant de la résistance transalpine, mercredi, en début et en fin de soirée.Tous venaient dire combien est injuste la peine de plus 13 années de prison, infligée par la justiceitalienne, à l’encontre de l’ex-maire de Riace, Mimmo Lucano. Ce dernier a été accusé d’abus de biensocial, de favoriser l’immigration illégale. En réalité, il paie le prix de sa politique exemplaire desolidarité avec les migrants.Car il a redonné vie à son village. Face à la salle, c’est l’émotion quand celui qui peut encore faireappel raconte, à la fin des années 1990, l’arrivée d’un navire sur la côte ionienne. Avec l’évêque, ilaide à l’accueil des Kurdes qui débarquent sur la plage. « Ils étaient 200, alors que mon village necomptait que 500 habitants », narre-t-il. Il s’entend avec les émigrés italiens – ceux partis de Riacevers le nord du pays ou en Amérique latine chercher un travail – pour qu’ils mettent à disposition desnouveaux venus leurs maisons vides. Le village se repeuple. Et en 2004, il est élu maire. Il utilise les35 euros de subvention aux villes qui accueillent les migrants, à la fois pour ces derniers, et pourdévelopper les services publics et le développement économique, dans une terre mitée par la mafia.Plusieurs élus sont venus témoigner de leur solidarité : la députée Danielle Obono et la conseillère deParis Danielle Simonnet pour la France Insoumise ; le maire de Montreuil Patrice Bessac et la députéede Gennevilliers Elsa Faucillon pour le Parti communiste. Pour cette dernière, « il est essentiel qu’il yait des initiatives telles que celles-ci, telles que le soutien à la grève de la faim à Calais. Il ne faut pasque les forces de gauche soient tétanisées par un climat préfasciste. Les forces progressistes doivententrer dans l’action ». Hôte de la soirée, Benoît Martin le secrétaire de l’Union départementale CGTParis a fait, lui, applaudir les 250 salariés sans-papiers qui ont obtenu, par la grève leur régularisationces dernières semaines. Solidarité en-deçà des Alpes, solidarité au-delà.

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