Juncker : "A l'égard du Royaume-Uni, il ne faut pas s'installer dans un esprit de revanche"
par euronews-fr
Quel serait le coup fatal pour l’Europe ? Brexit, populismes, crise des migrants, situation économique difficile : l’Union européenne est aujourd’hui dans l’une des phases les plus critiques depuis sa création. Les échéances électorales à venir en Autriche, en Italie, en France et en Allemagne sont autant de risques qui menacent l’existence même de l’Union. Qui de mieux que le président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker, pour parler de ces enjeux ? Isabelle Kumar, euronews : Vous avez dit “ma Commission sera celle de la dernière chance”, il y a deux ans, au début de votre mandat. Aujourd’hui comment évaluez-vous la survie de l’Union européenne ? Enfin, l’Union européenne n’est pas confrontée à une question d’existence. Vraiment ? Vous avez dit que les élections françaises, allemandes, menaçaient la survie de l’Europe, ce n’est pas vrai. Les élections françaises et allemandes ne poseront pas aux électeurs de ces pays une question d’existence pour l’Union européenne. Mais j’avais dit, vous avez raison, que la Commission que j’ai l’honneur de présider serait celle de la dernière chance. Je voulais dire par là que l’Union européenne entre dans une phase de dernière chance puisque le fossé entre les citoyens européens et l’action publique et politique de l’Union européenne se creuse presque chaque jour davantage et j’ai voulu remédier à cela. Exactement, et on reproche souvent aux institutions d‘être écartées du peuple européen. J’ai une question d’une internaute, car nous avons demandé à nos internautes de nous envoyer des questions pour cette interview. Et c’est Moussa Bourema : c’est quoi la plus grande faiblesse de l’Union européenne ? Le manque d’amour. Nous ne savons pas beaucoup de choses au sujet des autres. Que savent les Lapons du nord de la Sicile ? Que savent les Italiens du Sud de la profondeur de la Pologne ? Rien. Et il faudra que nous intéressions plus les uns aux autres. Biographie : Jean-Claude Juncker Rejoint le Parti populaire chrétien-social au Luxembourg en 1974 Premier Ministre du Luxembourg de 1995 à 2013 Président de la Commission européenne depuis 2014 Détient un record de longévité à la tête des institutions européennes et parmi les leaders mondiaux Et dans ce moment critique pour l’Union européenne, vous êtes sur le point de perdre un de vos alliés chers, un allié puissant aussi, ben oui je parle du président du Parlement européen Martin Schulz. C’est un coup dur pour vous, à un des pires moments Non, je n’attribuerais pas à ce départ de Martin Schulz des propos qualitativement aussi élevés. Mais il est vrai que j’ai bien travaillé avec Martin Schulz qui d’ailleurs était mon concurrent pour devenir président de la Commission parce que lui et moi étions têtes de liste, lui des socialistes, moi des démocrates-chrétiens. Mais nous avons su nouer entre nous des liens de travail intenses, de complicité aussi. Parce que jamais dans l’Histoire récente de l’Europe les relations
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