Scandale sanitaire chez Perrier

par La Dépêche

"Nous avons décidé de retirer les bouteilles de Perrier de l’ensemble des marchés dans le monde entier". Cette phrase, prononcée en 1990 par Gustave Leven le président de la marque de l’époque, suite à un scandale sanitaire, pourrait-elle de nouveau être entendue en 2025 ? Probablement pas, mais les bouteilles de l’enseigne, telles qu’on les connaît depuis des décennies, pourraient bientôt disparaître de nos rayons. Un rapport de l’ARS Occitanie, révélé par Le Monde et Franceinfo, indique que l’eau minérale Perrier pourrait présenter un risque de contamination virologique. Ces révélations alimentent les doutes autour de l’entreprise Nestlé Waters. Les autorités remettent en cause les conditions de production de l’eau captée à Vergèze, dans le Gard, où elle est puisée depuis 1863. Selon le rapport de l’ARS, que se sont procurés nos confrères, les contrôles qualité effectués par l’entreprise présentent des résultats "inhabituels pour une eau minérale naturelle", avec une "instabilité des eaux". Pour Antoinette Guhl, rapporteure d’une mission d’information au Sénat et joint au téléphone par nos soins, ce n’est pas une surprise. "Ces informations ne me surprennent pas puisqu’elles reflètent les conclusions de mon rapport." L’élue écologiste de l’Île de France, qui a rendu sa mission d’information en octobre – elle a été votée à l’unanimité par l’ensemble des sénateurs – et dont l’une des conclusions est la mise en place de contrôle beaucoup plus fréquent et inopiné, prolonge. "Si l’eau de Perrier ne peut pas être pure de manière originelle, alors, il faut enlever l’appellation eau minérale naturelle". La recommandation de l’ARS est catégorique et va dans le même sens : elle demande l’arrêt de la production de l’eau minérale naturelle à Vergèze. De son côté, le groupe suisse se défend et assure que "le rapport ne remet pas en question la sécurité alimentaire de (ses) eaux embouteillées". "Toutes les eaux commercialisées par Nestlé Waters, y compris sous la marque Perrier, peuvent être bues en toute sécurité", ajoute-t-il. Mais qu’est-il reproché à Perrier ? "Les micro-filtrations à 0,2 micron modifient la composition microbiologique de l’eau. Ce procédé, bien qu’utile pour éliminer certaines particules, altère une caractéristique essentielle des eaux minérales naturelles : leur pureté d’origine", nous explique Alexandre Ouizille, rapporteur d’une commission d’enquête sénatoriale lancée au début du mois de décembre. Le sénateur socialiste de l’Oise ajoute. "Le rapport questionne la pérennité de l’exploitation en eau minérale naturelle du site tout simplement".

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