Écoutez l’épisode 2 de la saison 3 de notre podcast Cartel Nord ce mercredi
par La Provence
Le supermarché de la drogue (S3/E2). Dans ce 2e épisode de la 3e saison, Cartel Nord revient sur l'arrivée et le développement du trafic de drogue à la cité de la Castellane, devenue une cible prioritaire pour le gouvernement au début des années 2010. Située au pied de la colline du Verduron au nord-ouest de Marseille, cette cité, avec sa vue sur la mer, est une véritable ville dans la ville avec près de 6 000 habitants. Construite au début des années 70, elle répond à un double objectif : loger les populations immigrées venues travailler en France et en finir avec les bidonvilles disséminés un peu partout dans la ville. Dans les années 80, l’idéal de mixité sociale s’effrite et les classes moyennes désertent la Castellane comme le reste des quartiers Nord. Le chômage, la précarité et le retrait progressif des services publics changent peu à peu le visage de la cité qui devient dans les années 2000 un haut lieu du trafic de drogue. Sa situation géographique, implantée à proximité des autoroutes A55 et A7, va permettre au trafic de s'y développer. "Aujourd'hui, la Castellane est devenue un lieu métropolitain. Il y a deux autoroutes à proximité, ce qui permet de venir facilement de Vitrolles, d'Aix-en-Provence ou même du centre-ville de Marseille pour y faire ses affaires", décrypte le sociologue Michel Peraldi. Une "citadelle imprenable" À cette accessibilité s'ajoute une architecture particulière qui vaut rapidement à la cité le surnom de "citadelle imprenable" par les policiers. Sa dizaine de barres d’immeubles, ses multiples coursives et ses innombrables coins et recoins font de la Castellane un véritable labyrinthe. "Le jeu du chat et de la souris entre les trafiquants et les policiers est vraiment déséquilibré parce que c'est d'une simplicité incroyable pour les dealers, et c'est ce qui fait qu'ils ont été assez intouchables pendant très longtemps", décrit Romain Capdepon, journaliste à La Provence. Début 2012, Manuel Valls, alors ministre de l'Intérieur, cible le trafic de drogue de la Castellane pour en faire un exemple de sa lutte contre le trafic. L'enquête peut commencer et plusieurs renseignements anonymes met les enquêteurs sur la piste d'appartements nourrices, preuve qu'un trafic d'ampleur se déroule bien au cœur de cette cité. "Il y a eu une première affaire fin mai 2012 où nous avons mis la main sur 3 kilos de résine de cannabis, du matériel de conditionnement, des armes, des cartouches, etc. Le 1 juillet 2012, nous avons trouvé 78 kilos de résine de cannabis dans un autre lieu. Et en octobre 2012, nous avons trouvé 17 kilos de résine de cannabis, un pistolet automatique et des cartouches", se souvient Pierre-Marie Bourniquel, ancien directeur départemental de la sécurité publique des Bouches-du-Rhône. Fin 2012, l'enquête est confiée à la police judiciaire de Marseille à travers les groupes "cité" nouvellement mis en place dans le cadre de la lutte contre le trafic de drogue. C'est le début d'une enquête hors norme pour faire tomber les principaux caïds du réseau de la Tour K.
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