Environnement

Les patrons pétroliers à la COP29, les ONG dénoncent la présence de lobbyistes

Le logo de la COP29 sur la façade d'un immeuble à Bakou le 11 septembre 2024

© TOFIK BABAYEV, AFP - Le logo de la COP29 sur la façade d'un immeuble à Bakou le 11 septembre 2024

Le monde de l'énergie converge vendredi à la COP29 à Bakou, où les ONG dénoncent la présence en masse et l'influence des lobbyistes des énergies fossiles sur les négociations de l'ONU, organisée cette année encore dans un grand pays producteur de pétrole.

Le PDG de la major française TotalEnergies, Patrick Pouyanné, sera l'une des figures du monde du pétrole et du gaz à Bakou vendredi, avec de nombreux autres patrons, ministres de l'Energie et consultants du monde entier.

Comme l'an dernier, une coalition d'ONG a tenté de compter combien de lobbyistes des énergies fossiles avaient été accrédités à la COP29. Ils en estiment le nombre à 1.773, selon cette coalition nommée Kick Big Polluters Out ("Virons les gros pollueurs", KBPO), qui regroupe 450 ONG.

A Bakou, les milliers de participants arrivant à la COP29 ont été accueillis vendredi matin par un serpent géant censé représenter les intérêts fossiles à la conférence.

"Nous exigeons la fin du colonialisme énergétique dans le Sud", dit à l'AFP Bhebhe, de l'ONG Power Shift Africa, parmi les manifestants.

- BP, ExxonMobil -

Quelque 53.000 personnes sont accréditées cette année (hors personnel technique et organisateurs), selon l'ONU.

Selon les ONG, les lobbyistes des énergies fossiles dépassent en nombre "la délégation de presque chaque pays", hormis celles de l'Azerbaïdjan (2.229), du Brésil (1.914), pays hôte de la COP30, et de la Turquie (1.862).

Mais le chiffre exact pourrait être différent, car les auteurs du rapport ont indiqué à l'AFP avoir inclus dans leur compte des personnes liées à des entreprises dont l'activité principale n'est pas les énergies fossiles, comme EDF ou le champion danois des renouvelables Orsted.

Quel que soit le nombre exact, la présence des intérêts liés au pétrole, gaz et charbon aux COP est depuis longtemps une source de controverse. La désignation de Sultan Al Jaber, dirigeant de la société pétrolière des Émirats arabes unis, à la présidence de la COP28 l'an dernier à Dubaï avait suscité de vives critiques.

Même si in fine, cette COP avait abouti sur le premier appel à engager la sortie des énergies fossiles. Selon la coalition d'ONG, un nombre record de personnes liées à des intérêts dans le secteur des fossiles y avaient participé.

Cette année, la COP29 se tient en Azerbaïdjan, un pays assis sur des réserves d'hydrocarbures, ressource qualifiée par le président Ilham Aliyev de "cadeau de Dieu".

Le président de la conférence, Moukhtar Babaïev, est un ancien cadre de la compagnie pétrolière nationale, Socar.

Les participants aux COP sont généralement affiliés à un gouvernement ou à une organisation enregistrée.

Les nouvelles règles de l'ONU permettent aux observateurs de scruter plus facilement la présence de lobbyistes, les participants devant depuis la COP28 déclarer des informations sur leur employeur et leurs relations, financières ou autres, avec l'entité qui demande une accréditation pour eux.

Parmi les délégations nationales, le Japon a emmené le géant du charbon Sumitomo et le Canada les producteurs de pétrole Suncor et Tourmaline.

Ensemble, les majors occidentales Chevron, ExxonMobil, BP, Shell et Eni, ont réuni au total "39 lobbyistes".

publié le 15 novembre à 07h22, AFP

Liens commerciaux