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Nucléaire: l'Iran veut lever "doutes et ambiguïtés" sur son programme

  • Le chef de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) Rafael Grossi (g) et le ministre iranien des Affaires étrangères Abbas Araghchi, le 14 novembre 2024 à Téhéran
    ©Atta KENARE, AFP - Le chef de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) Rafael Grossi (g) et le ministre iranien des Affaires étrangères Abbas Araghchi, le 14 novembre 2024 à Téhéran
  • Le chef de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) Rafael Grossi (g) et le ministre iranien des Affaires étrangères Abbas Araghchi, le 14 novembre 2024 à Téhéran
    ©Sylvie HUSSON, Nalini LEPETIT-CHELLA, Sabrina BLANCHARD, AFP - Carte de l'Iran montrant les sites nucléaires, réacteurs et mines d'uranium

Le président iranien Massoud Pezeshkian a affirmé vouloir lever "doutes et ambiguïtés" sur le programme nucléaire de son pays, en recevant jeudi à Téhéran le chef de l'AIEA, Rafael Grossi.

Son chef de la diplomatie, Abbas Araghchi, a néanmoins prévenu que l'Iran ne négocierait pas "sous l'intimidation" sur son programme nucléaire controversé, le chef de l'Organisation iranienne de l'énergie atomique (OIEA), Mohammad Eslami, assurant que la République islamique réagirait "immédiatement" en cas de pression étrangère.

Les entretiens du chef de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), Rafael Grossi, sont perçus comme une des dernières chances pour la diplomatie avant le retour en janvier à la Maison Blanche de Donald Trump, qui durant son premier mandat (2017-2021), avait été l'artisan d'une politique dite de "pression maximale" à l'encontre de l'Iran, rétablissant de lourdes sanctions contre ce pays.

"Nous sommes prêts à coopérer (...) avec cette organisation internationale pour résoudre les ambiguïtés et les doutes supposés concernant l'activité nucléaire pacifique de notre pays", a déclaré M. Pezeshkian dans un communiqué.

"Nous sommes prêts à négocier sur la base de nos intérêts nationaux et de nos droits inaliénables, mais nous ne sommes PAS prêts à négocier sous la pression et l'intimidation", a souligné sur X M. Araghchi, qui était en 2015 le négociateur en chef côté iranien des pourparlers sur le nucléaire avec les grandes puissances.

Lors d'une conférence de presse avec M. Grossi, M. Eslami a indiqué que "toute résolution interventionniste (de l'AIEA, ndlr) dans les affaires nucléaires de l'Iran fera l'objet de contre-mesures immédiates". Il faisait référence à une possible résolution critique de Londres, Berlin et Paris au Conseil des gouverneurs de l'agence onusienne ce mois-ci.

A Washington, le département d'Etat a dit vouloir "voir de la part de l'Iran un vrai changement de comportement et des actions réelles" après les déclarations du président iranien. "Nous voulons nous assurer que l'Iran ne dispose jamais d'une arme nucléaire."

- Eviter "la guerre" -

M. Grossi a jugé "indispensable d'obtenir des résultats concrets (...) qui montreront que ce travail en commun améliore la situation (...) et d'une manière générale nous éloignent des conflits et, en fin de compte, de la guerre".

"Les installations nucléaires de l'Iran ne doivent pas être attaquées", a-t-il aussi dit en réponse à une question, alors qu'Israël Katz, ministre israélien de la Défense, dont le pays est considéré par les experts comme la seule puissance nucléaire au Moyen-Orient, a jugé lundi que l'Iran était "plus exposé que jamais à des frappes sur ses installations nucléaires".

En 2015, l'Iran et plusieurs pays dont les Etats-Unis avaient conclu à Vienne un accord, après 21 mois de négociations. Le texte prévoyait un allègement des sanctions internationales visant l'Iran, en échange de garanties que le pays ne cherche pas à acquérir l'arme atomique.

Téhéran conteste farouchement avoir de telles ambitions sur le plan militaire.

Trois ans plus tard, Donald Trump avait retiré unilatéralement les Etats-Unis de l'accord et rétabli de lourdes sanctions à l'encontre de l'Iran.

Depuis, ce pays a considérablement augmenté ses réserves de matières enrichies à 60%, proches des 90% nécessaires pour élaborer une arme atomique, selon l'AIEA.

L'accord sur le nucléaire plafonnait ce taux à 3,65%.

C'est dans ce contexte que M. Grossi est de retour en Iran après une première visite cette année en mai.

Il a indiqué qu'il visiterait vendredi deux sites d'enrichissement d'uranium dans le centre du pays.

"Je me rendrai dans les importantes installations de Fordo et Natanz", afin de "me faire une idée complète de l'évolution du programme", a-t-il déclaré, selon une vidéo transmise par l'AIEA à l'AFP.

- Caméras débranchées -

L'Iran a fortement réduit depuis 2021 les inspections de ses sites nucléaires. Des caméras de surveillance ont été débranchées et l'accréditation d'un groupe d'experts a été retirée.

En 1970, l'Iran a ratifié le Traité de non-prolifération (TNP), qui fait obligation aux Etats signataires de déclarer et placer leurs matières nucléaires sous le contrôle de l'AIEA.

Plusieurs responsables iraniens se sont publiquement interrogés ces dernières années sur la question de posséder la bombe atomique comme outil de dissuasion, dans un contexte de tensions exacerbées avec Israël.

L'ayatollah Ali Khamenei, au pouvoir depuis 1989 et ultime décideur dans les dossiers sensibles du pays et en particulier le nucléaire, a interdit dans un décret religieux tout recours à l'arme atomique.

publié le 14 novembre à 21h46, AFP

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