Netanyahu à la frontière libanaise, raids meurtriers sur les fiefs du Hezbollah
Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a de nouveau juré de frapper durement le Hezbollah lors d'un déplacement à la frontière avec le Liban, où son armée a intensifié ses frappes meurtrières sur des fiefs du mouvement libanais pro-iranien.
Dans le nord d'Israël, les sirènes d'alerte ont retenti après le tir d'une centaine de roquettes du Liban voisin, a indiqué l'armée disant avoir intercepté certains projectiles tandis que d'autres sont tombés sur des terrains vagues.
A sa frontière sud, Israël a poursuivi sa guerre contre le mouvement islamiste palestinien Hamas dans la bande de Gaza assiégée et en proie à un désastre humanitaire, où 30 Palestiniens dont des femmes et des enfants ont été tués selon les secours locaux.
La guerre à Gaza a été déclenchée par l'attaque menée le 7 octobre 2023 par le Hamas sur le sol israélien. Le lendemain de l'attaque et en soutien au Hamas, le Hezbollah a ouvert un front contre Israël, qui a dégénéré en guerre ouverte en septembre dernier.
A quelques jours de la présidentielle du 5 novembre aux Etats-Unis, principal allié d'Israël, et malgré les pressions internationales, les tentatives en vue de mettre fin aux hostilités à Gaza et au Liban sont restées vaines.
Dimanche, M. Netanyahu, qui a juré de mettre hors d'état de nuire le Hamas et le Hezbollah, deux mouvements alliés de l'Iran, ennemi juré d'Israël, s'est de nouveau rendu à la frontière libanaise.
"Je veux être clair: avec ou sans accord (de cessez-le-feu), la clé pour restaurer la sécurité dans le nord (d'Israël) est avant tout d'éloigner le Hezbollah au-delà du fleuve Litani, de réagir à toute tentative de réarmement de sa part et de riposter fermement à toute opération contre nous", a-t-il dit devant des soldats israéliens.
- "Missiles" sur Haïfa -
Depuis le 23 septembre, Israël a intensifié ses frappes contre le Hezbollah au Liban, disant vouloir neutraliser ce mouvement dans les régions frontalières du sud et éloigner ses combattants au nord du fleuve Litani, situé à une trentaine de km de la frontière israélienne. Objectif: le retour des 60.000 habitants dans le nord d'Israël, déplacés par les tirs du Hezbollah.
Dimanche, l'armée israélienne a mené des frappes contre des secteurs du sud du Liban, faisant cinq morts selon le ministère de la Santé.
L'hôpital public de Tebnine (sud) a été endommagé et risque d'être hors-service après que ses abords ont été touchés par des raids, selon le maire Nabil Fawaz.
L'armée israélienne a affirmé avoir tué plusieurs combattants du Hezbollah dans le sud du Liban, où ses troupes sont engagées depuis le 30 septembre dans une offensive terrestre.
Dans l'est du Liban, Israël a mené des frappes sur plusieurs localités de la plaine de la Békaa, après un appel israélien à évacuer la ville millénaire de Baalbeck et sa région.
Au moins 1.940 personnes ont été tuées depuis le 23 septembre au Liban, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles.
Le Hezbollah a affirmé lui avoir tiré "une salve de missiles" sur une base militaire à Haïfa et des drones contre une base située à une vingtaine de km au sud-est de Haïfa.
- 30 morts à Gaza -
Dans la bande de Gaza, au moins 30 personnes ont péri dans les raids israéliens, dont 17 dans le nord du territoire, où l'armée israélienne mène depuis le 6 octobre une offensive pour empêcher selon elle le Hamas de regrouper ses forces, a indiqué le porte-parole de la Défense civile, Mahmoud Bassal.
Des frappes ont visé des maisons appartenant à deux familles à Beit Lahia et Jabalia (nord) faisant 10 morts dont des femmes et des enfants, a-t-il dit.
Dans le sud du territoire, 13 Palestiniens ont été tués dont quatre enfants à Khan Younès d'après le ministère de la Santé.
Les maisons abritant des civils sont frappées "sans avertissement préalable", a accusé M. Bassal. "Dans le nord de Gaza, le siège est complet: plus de 100.000 habitants sont sans nourriture, sans eau et sans médicaments".
Israël a juré de détruire le Hamas après son attaque du 7 octobre 2023, qui a entraîné la mort de 1.206 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur les données officielles israéliennes, incluant les otages tués ou morts en captivité. Sur 251 personnes enlevées, 97 restent otages à Gaza dont 34 ont été déclarées mortes par l'armée.
L'armée israélienne a lancé en représailles une offensive dévastatrice à Gaza qui a fait 43.341 morts, en majorité des civils, selon les données du ministère de la Santé du Hamas.
publié le 3 novembre à 21h55, AFP