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L'UE doit rester unie dans "un monde en feu": l'appel de sa future cheffe de la diplomatie

  • La future cheffe de la diplomatie européenne, l'Estonienne Kaja Kallas, lors d'une audition devant le Parlement européen à Bruxelles le 12 novembre 2024
    ©Nicolas TUCAT, AFP - La future cheffe de la diplomatie européenne, l'Estonienne Kaja Kallas, lors d'une audition devant le Parlement européen à Bruxelles le 12 novembre 2024
  • La future cheffe de la diplomatie européenne, l'Estonienne Kaja Kallas, lors d'une audition devant le Parlement européen à Bruxelles le 12 novembre 2024
    ©Nicolas TUCAT, AFP - La future cheffe de la diplomatie européenne, l'Estonienne Kaja Kallas, lors d'une audition devant le Parlement européen à Bruxelles le 12 novembre 2024
  • La future cheffe de la diplomatie européenne, l'Estonienne Kaja Kallas, lors d'une audition devant le Parlement européen à Bruxelles le 12 novembre 2024
    ©Nicolas TUCAT, AFP - La future cheffe de la diplomatie européenne, l'Estonienne Kaja Kallas, lors d'une audition devant le Parlement européen à Bruxelles le 12 novembre 2024

L'Union européenne doit soutenir l'Ukraine "aussi longtemps que nécessaire", trouver des espaces de dialogue avec Donald Trump et être ferme face à la Chine: la future cheffe de la diplomatie européenne Kaja Kallas a présenté mardi sa vision de son poste.

"Le monde est en feu, nous devons rester unis", a lancé Mme Kallas lors d'une audition devant le Parlement européen à Bruxelles.

L'ancienne Première ministre estonienne, qui a grandi derrière le "rideau de fer", a-t-elle rappelé, a été désignée en juin par les 27 chefs d'Etat et de gouvernement de l'UE pour remplacer l'Espagnol Josep Borrell à la tête de la diplomatie européenne. Elle doit encore recevoir l'aval du Parlement européen à l'issue de cette audition mardi, mais le feu vert des eurodéputés ne fait guère de doutes.

Particulièrement ferme sur la nécessité de ne pas céder à la Russie, Mme Kallas a jugé essentiel que l'UE ne montre aucun signe découragement: "Nous devons continuer à travailler tous les jours. Aujourd'hui, demain et aussi longtemps que nécessaire et avec autant d'aide militaire, financière et humanitaire que nécessaire".

L'ex-dirigeante estonienne, âgée de 47 ans, devrait prendre ses fonctions en décembre. Outre les fonctions de cheffe de la diplomatie européenne, elle a également été désignée vice-présidente de la Commission européenne, comme son prédécesseur. Son mandat, comme celui du reste de la Commission, est de cinq ans.

"Ce ne seront pas cinq années faciles", a-t-elle reconnu. "Je vois des coalitions d'autocrates se former autour de nous et des bouleversements géopolitiques menaçants prendre place à travers le monde".

- "Ne rien céder sur nos valeurs"

"Nous devons être conscients qu'il y a une menace et y répondre de manière appropriée avec nos alliés les plus proches et nos partenaires sans rien céder sur nos valeurs", a-t-elle ajouté.

Interrogée sur le retour annoncé à la Maison Blanche de Donald Trump, elle a insisté sur sa volonté de le rencontrer, ainsi que son équipe, pour "élaborer des politiques communes".

"L'UE et les Etats-Unis sont plus forts et plus en sécurité quand nous travaillons ensemble", a-t-elle souligné.

Répondant toute la matinée aux questions de nombreux députés européens, elle s'est montrée souvent prudente, ne haussant le ton qu'une seule fois, face au "narratif de Moscou" repris, selon elle, par l'un de ces eurodéputés l'interrogeant sur la nécessité de faire la paix en Ukraine.

"Je ne connais personne qui soit pour la guerre. Je ne connais aucun Ukrainien qui soit pour la guerre, ils sont pour la paix", a-t-elle affirmé.

Mais, a-t-elle aussitôt ajouté, "nous avons vu que si nous avons des accords qui apportent la paix à court terme, ils ne durent pas, mais au contraire débouchent sur de nouvelles guerres".

La guerre en Ukraine cessera "quand la Russie réalisera qu'elle a commis une erreur, comme en Afghanistan, lorsqu'elle retirera ses troupes parce qu'elle comprendra qu'elle ne peut pas gagner en Ukraine", a-t-elle encore expliqué, ajoutant qu'il était donc essentiel que les Européens soient déterminés à soutenir Kiev.

Sur le Moyen-Orient, Mme Kallas a rappelé les grands principes guidant l'Union européenne sur ce sujet. "La sécurité d'Israël doit aller de pair avec l'existence de la Palestine", a-t-elle déclaré.

publié le 12 novembre à 14h26, AFP

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