Conflit au Proche-Orient

Gaza: la Défense civile fait état de 11 morts dont le chef de la police dans une frappe israélienne

  • Des personnes portent un blessé à la suite d'une frappe israélienne à l'hôpital Al-Ahli, également connu sous le nom d'hôpital baptiste, dans la ville de Gaza, le 2 janvier 2025
    ©Omar AL-QATTAA, AFP - Des personnes portent un blessé à la suite d'une frappe israélienne à l'hôpital Al-Ahli, également connu sous le nom d'hôpital baptiste, dans la ville de Gaza, le 2 janvier 2025
  • Des personnes portent un blessé à la suite d'une frappe israélienne à l'hôpital Al-Ahli, également connu sous le nom d'hôpital baptiste, dans la ville de Gaza, le 2 janvier 2025
    ©BASHAR TALEB, AFP - Un Palestinien marche au milieu des décombres après une frappe israélienne qui a touché un bâtiment administratif à Khan Yunis, dans le sud de la bande de Gaza, le 2 janvier 2025

La Défense civile de Gaza a indiqué jeudi qu'au moins 11 personnes parmi lesquelles le chef de la police du mouvement islamiste Hamas avaient été tuées dans une frappe aérienne israélienne dans le sud du territoire palestinien.

La même source a déclaré que deux autres frappes israéliennes survenues ailleurs dans le territoire palestinien avaient provoqué la mort de 14 Palestiniens.

L'armée israélienne a confirmé avoir mené une frappe nocturne dans la région de Khan Younès, dans le sud de la bande de Gaza, affirmant qu'elle visait le chef adjoint de la police, Hussam Shahwan, en raison de son rôle présumé dans la planification d'attaques contre des troupes israéliennes.

"Onze personnes sont mortes en martyrs parmi lesquelles trois enfants et deux femmes, et 15 ont été blessées après le bombardement d'une tente abritant des personnes déplacées dans la zone d'Al-Mawasi, à l'ouest de la ville de Khan Younès, dans le sud de la bande de Gaza", a déclaré la Défense civile dans un communiqué.

Parmi les personnes tuées figurent le chef de la police, Mahmoud Salah, et son adjoint, Hussam Shahwan, a précisé le porte-parole de la Défense civile, Mahmoud Bassal.

- "Civils sans défense" -

"Un autre rappel qu'il n'y a pas de zone humanitaire, encore moins de +zone sûre+" à Gaza, a dénoncé sur le réseau social X Philippe Lazzarini, chef de l'agence des Nations unies pour les réfugiés palestiniens (Unrwa).

Le ministère de l'Intérieur de la bande Gaza, dirigé par le Hamas, a aussi dénoncé la frappe.

"En commettant cet assassinat, l'occupation continue de répandre le chaos dans la bande de Gaza et d'aggraver les souffrances humaines des citoyens", a-t-il indiqué dans un communiqué.

Le Hamas, de son côté, a estimé que la frappe était la continuation d'une "guerre génocidaire d'Israël contre des civils sans défense".

Un ambulancier de Gaza, Saleem Abou Soubha, a décrit la scène: "Nous nous sommes immédiatement rendus sur place et avons trouvé les blessés allongés sur le sol, pour la plupart des enfants, ainsi que deux femmes martyres. Une dizaine de tentes ont été endommagées", a-t-il dit.

Mercredi, le ministre israélien de la défense, Israël Katz, avait menacé d'intensifier ses frappes sur Gaza si le Hamas continuait à tirer des roquettes sur Israël.

La reprise des tirs de roquettes depuis Gaza sur le territoire israélien ces derniers jours a causé peu de dégâts. Le nombre de roquettes tirées est nettement inférieur à ce qu'il était au début de la guerre déclenchée le 7 octobre 2023 par une attaque sans précédent du Hamas sur le territoire israélien.

Ailleurs dans la bande de Gaza, la Défense civile a rapporté qu'une frappe sur Jabalia, dans le nord, avait fait au moins 10 morts.

- "Sommets d'impunité" -

L'armée israélienne, dont les forces mènent une vaste opération dans le nord de Gaza depuis début octobre, n'a pas commenté cette frappe.

Quatre autres personnes ont péri dans un autre raid, selon la Défense civile.

L'attaque du 7 octobre 2023 a entraîné la mort de 1.208 personnes, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles israéliennes et incluant les otages morts ou tués en captivité à Gaza.

Au cours de l'attaque, 251 personnes avait été enlevées et emmenées dans le territoire palestinien.

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a autorisé jeudi les négociateurs israéliens à poursuivre les négociations à Doha en vue d'obtenir la libération des otages, selon son bureau, en référence aux discussions qui se tiennent sous la médiation du Qatar, de l'Egypte et des Etats-Unis.

Au moins 45.581 personnes ont été tuées dans la bande de Gaza dans la campagne militaire israélienne en représailles à l'attaque du 7 octobre, en majorité des civils, selon un dernier bilan du ministère de la Santé du Hamas, dont les données sont jugées fiables par l'ONU.

Alors que la guerre a causé une catastrophe humanitaire dans le territoire palestinien, deux rapporteures spéciales de l'ONU ont affirmé jeudi dans un communiqué que les attaques contre "le droit à la santé" des Palestiniens atteignaient des "sommets d'impunité" après un raid israélien contre un hôpital et l'arrestation de son directeur.

La représentation israélienne auprès de l'ONU à Genève a jugé le communiqué "très éloigné de la vérité", ajoutant qu'il "ignore complètement" notamment "l'utilisation par le Hamas d'infrastructures civiles à des fins militaires".

publié le 2 janvier à 19h48, AFP

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