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Israël fait un geste humanitaire dans la bande de Gaza, pas assez pour les ONG

  • Des enfants sont assis à l'arrière d'une charrette tirée par un âne dans le nord de la bande de Gaza, le 12 novembre 2024
    ©Omar AL-QATTAA, AFP - Des enfants sont assis à l'arrière d'une charrette tirée par un âne dans le nord de la bande de Gaza, le 12 novembre 2024
  • Des enfants sont assis à l'arrière d'une charrette tirée par un âne dans le nord de la bande de Gaza, le 12 novembre 2024
    ©-, AFP - Une photo diffusée par l'agence de presse officielle jordanienne Petra montre des membres de l'armée jordanienne effectuant un largage d'aide humanitaire dans le sud de la bande de Gaza, le 12 novembre 2024
  • Des enfants sont assis à l'arrière d'une charrette tirée par un âne dans le nord de la bande de Gaza, le 12 novembre 2024
    ©Omar AL-QATTAA, AFP - Des Palestiniens inspectent les dégâts causés par un bombardement qui a touché un camp pour déplacés dans la ville de Gaza, le 12 novembre 2024
  • Des enfants sont assis à l'arrière d'une charrette tirée par un âne dans le nord de la bande de Gaza, le 12 novembre 2024
    ©Omar AL-QATTAA, AFP - Des Palestiniens se déplacent à la suite d'ordres d'évacuation de l'armée israélienne, dans le nord de la bande de Gaza, le 12 novembre 2024
  • Des enfants sont assis à l'arrière d'une charrette tirée par un âne dans le nord de la bande de Gaza, le 12 novembre 2024
    ©Omar AL-QATTAA, AFP - Des hommes portent le corps d'un bébé à l'hôpital Al-Ahli dans la ville de Gaza, le 12 novembre 2024
  • Des enfants sont assis à l'arrière d'une charrette tirée par un âne dans le nord de la bande de Gaza, le 12 novembre 2024
    ©PATRICK BAZ, AFP - De la fumée s'échappe de la banlieue sud de Beyrouth après un bombardement, le 12 novembre 2024
  • Des enfants sont assis à l'arrière d'une charrette tirée par un âne dans le nord de la bande de Gaza, le 12 novembre 2024
    ©Nalini LEPETIT-CHELLA, Jean-Michel CORNU, Hervé BOUILLY, AFP - Carte du nord de la bande de Gaza

Israël a annoncé l'ouverture mardi d'un nouveau point de passage pour l'aide humanitaire dans la bande de Gaza, juste avant une date butoir fixée par les Etats-Unis pour l'augmentation de cette aide que des ONG jugent toujours insuffisante.

Washington a pour sa part affirmé qu'Israël n'enfreignait pas le droit américain concernant l'aide humanitaire entrant dans le territoire mais a appelé à des progrès supplémentaires.

Des déclarations dénoncées par le mouvement islamiste palestinien Hamas qui a accusé les Etats-Unis d'être complices d'une "guerre génocidaire".

Alors que la guerre entre Israël et le Hamas, qui dure depuis plus d'un an, a plongé Gaza dans une grave crise humanitaire, les Etats-Unis avaient donné aux autorités israéliennes jusqu'à la mi-novembre pour qu'elles permettent l'augmentation de l'aide à la population du territoire menacée de famine selon l'ONU.

Dans le cadre de cet effort, le "point de passage de +Kissoufim+ a été ouvert aujourd'hui pour les camions d'aide humanitaire", a indiqué mardi l'armée israélienne.

Le Programme alimentaire mondial "nous a annoncé aujourd'hui qu'il avait acheminé le premier convoi d'aide" par Kissoufim, a indiqué le porte-parole du chef de l'ONU, Stéphane Dujarric, faisant état de 15 camions transportant des colis alimentaires et de la farine.

Dans une lettre datée du 13 octobre, les ministres américains des Affaires étrangères et de la Défense, Antony Blinken et Lloyd Austin, avaient adressé une série d'exigences à Israël pour permettre l'augmentation de l'aide, en lui donnant 30 jours pour y répondre.

A défaut de quoi les Etats-Unis menaçaient de suspendre une partie de leur assistance militaire à Israël.

La lettre évoquait notamment la nécessité pour Israël de laisser entrer jusqu'à 350 camions d'aide humanitaire par jour, d'ouvrir un cinquième point de passage vers la bande de Gaza et de limiter les ordres d'évacuation.

- "Bonne direction" -

L'agence des Nations unies pour les réfugiés palestiniens (Unrwa) et huit ONG internationales ont estimé mardi que l'aide entrant à Gaza était encore insuffisante.

"Israël a échoué à remplir les exigences de son allié (américain), au prix d'un coût humain énorme pour les civils", estiment les huit ONG, parmi lesquelles Oxfam et Save the Children.

"La situation humanitaire à Gaza est aujourd'hui au point le plus bas depuis le début de la guerre (...) Nous appelons le gouvernement américain à conclure immédiatement qu'Israël viole ses engagements", écrivent-elles.

Les actions d'Israël vont "dans la bonne direction", a réagi le porte-parole du département d'Etat américain, Vedant Patel, disant cependant vouloir "en voir davantage".

La guerre a été déclenchée le 7 octobre 2023 par l'attaque sans précédent menée par le Hamas contre Israël, qui a entraîné la mort de 1.206 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur les données officielles israéliennes, incluant les otages tués ou morts en captivité.

Ce jour-là, 251 personnes ont été enlevées. Au total, 97 restent otages à Gaza, dont 34 déclarées mortes par l'armée.

L'offensive menée en représailles par Israël a fait 43.665 morts dans le territoire palestinien, en majorité des civils, selon les données du ministère de la Santé du gouvernement du Hamas.

Au moins 14 personnes ont été tuées mardi dans plusieurs frappes israéliennes sur le territoire, a indiqué la Défense civile locale.

Mardi, l'armée israélienne a annoncé que quatre soldats avaient été tués dans le nord du territoire, portant à 376 le nombre de militaires israéliens tombés dans la bande de Gaza depuis le début de son opération terrestre le 27 octobre 2023.

Les Etats-Unis ont déclaré mardi n'avoir pas "perdu espoir" de parvenir à un cessez-le-feu, même si le Qatar a récemment suspendu sa médiation, reprochant à Israël et au Hamas de ne pas faire preuve "de volonté et de sérieux".

Joyce Msuya, cheffe par interim du bureau des affaires humanitaires de l'ONU, a dénoncé la "cruauté quotidienne" subie par les Palestiniens, décrivant "des actes qui rappellent les crimes internationaux les plus graves".

- 33 morts au Liban -

Israël est aussi en guerre au Liban, où le Hezbollah libanais a ouvert un front contre lui le 8 octobre 2023 en soutien au Hamas. Après quasiment un an de tirs transfrontaliers, la situation a dégénéré en conflit ouvert le 23 septembre.

Depuis, l'armée israélienne mène une campagne de frappes intenses au Liban, principalement contre les fiefs du Hezbollah, et depuis le 30 septembre une offensive terrestre dans le sud du pays.

Au moins 33 personnes ont été tuées mardi dans des frappes à travers le Liban, selon le ministère libanais de la Santé. Une nouvelle frappe a visé au courant de la nuit de mardi à mercredi la banlieue sud de Beyrouth, ont constaté des journalistes de l'AFPTV.

Le Hezbollah a de son côté annoncé avoir lancé des missiles sur une base aérienne au sud de Tel-Aviv, dans le centre d'Israël, ainsi que des drones explosifs sur une base militaire près de la ville de Nahariya, dans le nord du pays.

Deux habitants de Nahariya, âgés d'une cinquantaine d'années, ont été tués dans un tir de roquette provenant du Liban, ont annoncé les autorités municipales.

Au total, 45 civils et 30 soldats sont morts en Israël depuis le début des hostilités avec le Hezbollah. Au Liban, plus de 3.300 personnes ont été tuées, selon les autorités libanaises.

Le patron des opérations de maintien de la paix de l'ONU, Jean-Pierre Lacroix, a rencontré mardi soir le Premier ministre libanais, Najib Mikati.

Sa visite vise à "amplifier les appels des Nations Unies et de la communauté internationale à la désescalade et à un cessez-le-feu" au Liban, selon Stéphane Dujarric.

publié le 13 novembre à 00h24, AFP

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