Économie

CMI France renonce à vendre l'hebdomadaire Marianne et nomme Frédéric Taddeï à sa tête

Frédéric Taddeï remplace Natacha Polony à la tête de l'hebdomadaire Marianne (groupe CMI France)

© JOEL SAGET, AFP - Frédéric Taddeï remplace Natacha Polony à la tête de l'hebdomadaire Marianne (groupe CMI France)

Le groupe CMI France, propriété du magnat tchèque Daniel Kretinsky, a annoncé jeudi renoncer à vendre l'hebdomadaire Marianne et a nommé Frédéric Taddeï à sa tête, en remplacement de Natacha Polony, selon un communiqué.

Le groupe "s'engage à maintenir avec Marianne un hebdomadaire qui défende les valeurs républicaines, sociales et laïques", assure-t-il. En juillet, CMI France avait cessé les discussions pour une reprise par le milliardaire conservateur Pierre-Edouard Stérin, puis en novembre celles engagées avec l'entrepreneur Jean-Martial Lefranc.

"Prenant acte des difficultés à trouver une solution de reprise externe pour Marianne, et particulièrement soucieuse de garantir la pérennité du titre, Natacha Polony a indiqué ne pas s'inscrire dans la suite de la direction du journal", explique CMI France. La journaliste et essayiste, qui était en fonction depuis 2018, va conserver un éditorial hebdomadaire.

Frédéric Taddeï prendra ses fonctions le 1er mars.

A la télévision, il a notamment animé le talk-show "Ce soir (ou jamais !)" sur France 3 puis France 2 entre 2006 et 2016. Depuis 2005, il est sur la radio Europe 1, désormais contrôlée par le milliardaire conservateur Vincent Bolloré.

Il a également animé l'émission "Interdit d'interdire" sur la chaîne RT France, branche française de la chaîne russe RT. Il avait décidé d'en arrêter la présentation début 2022, invoquant la "loyauté envers (son) pays", dans le contexte de la guerre en Ukraine. Depuis, RT, accusée de faire la propagande de la Russie, a été interdite dans l'Union européenne, et RT France a dû fermer à la suite du gel de ses avoirs.

"Frédéric Taddeï, agitateur culturel reconnu, héritier de Jean-François Bizot, et dont la nomination est approuvée par Jean-François Kahn", cofondateur de Marianne en 1997, "apportera son originalité, son goût du pluralisme et son amour du débat", selon Denis Olivennes, président du conseil de surveillance de CMI France.

Marianne a défendu ces dernières années une ligne éditoriale souverainiste, pro-laïcité, antilibérale en économie et critique des élites. C'est ce ton qui a incité Daniel Kretinsky, libéral en économie et favorable à la construction européenne, à vouloir se séparer du magazine, dans son giron depuis 2018.

M. Kretinsky détient les titres de presse Elle, Télé 7 Jours, Franc-Tireur, Ici Paris, et encore France Dimanche, ainsi que le numéro deux français de l'édition, Editis.

publié le 19 décembre à 10h50, AFP

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