Économie

Au G20, Lula appelle à ne pas relâcher l'effort sur le climat, à l'ombre de l'Ukraine

  • Des journalistes regardent sur un écran le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pendant le G20 à Rio de Janeiro, le 19 novembre 2024
    ©Pablo PORCIUNCULA, AFP - Des journalistes regardent sur un écran le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pendant le G20 à Rio de Janeiro, le 19 novembre 2024
  • Des journalistes regardent sur un écran le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pendant le G20 à Rio de Janeiro, le 19 novembre 2024
    ©Ludovic MARIN, AFP - Le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva (g) s'apprête à recevoir les dirigeants du G20, à Rio de Janeiro, au Brésil, le 18 novembre 2024
  • Des journalistes regardent sur un écran le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pendant le G20 à Rio de Janeiro, le 19 novembre 2024
    ©Ludovic MARIN, AFP - Le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pendant le G20 à Rio de Janeiro, le 19 novembre 2024

Lula a appelé mardi à ne pas relâcher la pression pour faire aboutir les négociations sur le climat à Bakou, évoquant un "combat pour la survie", au deuxième jour d'un sommet du G20 qui n'a pas donné d'impulsion décisive sur le sujet.

Comme la veille, les débats des dirigeants des grandes économies mondiales ont aussi été rattrapés par la situation géopolitique au 1.000e jour de la guerre en Ukraine. Le président ukrainien Volodomyr Zelensky, qui ne participait pas au sommet, a dénoncé leur inaction face au discours nucléaire russe.

"Nous ne pouvons pas repousser à Belem (où le Brésil accueillera, en forêt amazonienne, la prochaine conférence climat COP30 en 2025) la tâche de Bakou", a averti le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva, qui préside cette année le G20, à l'ouverture de la dernière session plénière.

"L'histoire nous regarde", a aussi lancé le président américain Joe Biden, qui quitte son poste en janvier, évoquant "la plus grande menace existentielle pour l'humanité".

Le G20 (19 pays, ainsi que l'Union européenne et l'Union africaine) pèse 85% du PIB mondial et 80% des émissions de gaz à effet de serre. Les attentes climatiques étaient donc grandes à Rio, avant le retour à la Maison Blanche du climatosceptique Donald Trump et alors que la conférence de l'ONU sur le climat, la COP29, est entrée dans sa dernière ligne droite à Bakou, en Azerbaïdjan.

La déclaration conjointe adoptée lundi soir par le G20 évoque "le besoin d'augmenter la finance climatique" et de la porter à "des milliers de milliards de dollars, provenant de toutes les sources", en insistant sur les besoins des pays pauvres.

Mais pour certaines ONG, le forum n'est pas allé assez loin sur la question de qui doit payer. Et il a même reculé au sujet de la sortie des énergies fossiles, en ne reprenant pas explicitement la formulation qui avait été arrachée à la précédente conférence climat à Dubaï, et reprise en octobre dans une déclaration du G20 au niveau ministériel.

- "Négationnisme" -

Lula a appelé mardi chacun à la mobilisation.

"Même si plus aucun arbre n'est arraché, l'Amazonie restera menacée si le reste du monde ne remplit pas sa mission de contenir le réchauffement climatique", a-t-il averti. Il a notamment suggéré que "les pays développés du G20 anticipent leurs objectifs" de neutralité carbone à "2040 ou 2045" au lieu de 2050.

"Dans la lutte pour la survie, il n'y a pas de place pour le négationnisme et la désinformation", a-t-il également martelé.

Le message prend une résonance particulière avant le retour de Donald Trump, qui a promis pendant sa campagne de "forer à tout va", mis en doute la réalité du changement climatique, et dit vouloir sortir à nouveau les Etats-Unis de l'Accord de Paris sur le climat, comme pendant son premier mandat.

Les Etats-Unis sont le deuxième émetteur mondial de gaz à effet de serre après la Chine.

En dépit des efforts de Lula pour parler des "pauvres" plutôt que des guerres, ces dernières se sont invitées au sommet de Rio, à commencer par l'Ukraine.

Le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov a promis depuis Rio, où il représentait la Russie en l'absence du président Vladimir Poutine, une réponse "appropriée" aux tirs ukrainiens de missiles américains ATACMS contre la Russie. Il a dénoncé une implication des Etats-Unis dans ces frappes, évoquant une "nouvelle phase" dans le conflit.

Washington vient d'autoriser Kiev à utiliser ses missiles de longue portée pour frapper des cibles en Russie. Cette dernière a affirmé mardi qu'une telle attaque avait eu lieu dans la nuit, et Vladimir Poutine a signé le décret élargissant ses possibilités de recours à l'arme nucléaire.

Depuis Rio, Américains et Britanniques ont dénoncé une "rhétorique irresponsable" de Moscou.

Comme lors du précédent sommet l'année dernière à New Delhi, la déclaration commune du G20 ne mentionnait pas explicitement une "agression" russe.

Conclue quand Lula a passé le relais à son homologue sud-africain Cyril Ramaphosa, dont le pays présidera le forum à partir de décembre pour un an, la réunion de Rio a encore une fois montré crûment les divisions internationales.

Comme un symbole, un Joe Biden bientôt sur le départ avait manqué une photo de groupe lundi. Sur une nouvelle photo mardi, d'autres dirigeants étaient absents, notamment Sergueï Lavrov.

publié le 19 novembre à 19h51, AFP

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