Santé mentale. La colère gronde chez les psychologues
par humanite-fr
Remboursement de consultations de psychologues, création de postes dans les centres médico-psychologiques : Emmanuel Macron a détaillé mardi son plan pour la santé mentale, mis en lumière par la crise du Covid-19, en s'attirant les foudres de la profession. Reportage."La pandémie a révélé l'importance du sujet", a déclaré le chef de l'Etat en clôture des Assises de la santé mentale et de la psychiatrie, reconnaissant que "pendant longtemps les moyens mis n'ont pas été à la hauteur".Selon les derniers résultats de l'enquête CoviPrev publiés le 17 septembre, 15% des Français montrent des signes d'un état dépressif (+5 points par rapport au niveau hors épidémie), 23% des signes d'un état anxieux (+10 points) et 10% ont eu des pensées suicidaires au cours de l'année (+5 points).L'isolement, les angoisses, les violences intra-familiales dans l'intimité des confinements ont été les détonateurs de nouvelles souffrances.Pour répondre à la forte demande de soins, l'Assurance maladie remboursera dès l'an prochain des consultations de psychologues libéraux "pour toute la population à partir de l'âge de 3 ans" a annoncé le chef de l'État.De plus, cette prise en charge se fera toutefois sous certaines conditions : les patients devront être "adressés par prescription médicale" dans le cadre d'un forfait de huit consultations remboursées, la première séance étant à 40 euros et les suivantes 30 euros chacune, le tout renouvelable l'année suivante si besoin.Jugeant être « maltraités » par le gouvernement, les psychologues mobilisés ont exprimé leurs revendications devant le ministère de la Santé, avenue Duquesne dans le 7ème arrondissement.Ils sont principalement opposés au dispositif médecin-psychologue mis en place par le Ségur de la santé, qui prévoit le recrutement de professionnels tout en leur imposant un tarif de consultation remboursé « à des tarifs dérisoires »."Il va falloir travailler sur prescription du médecin qui va décider si le patient est éligible ou non à des consultations chez le psychologue, en nombre limité à l'avance" s'insurge Élodie Jacquelet, psychologue à l'hôpital Necker de Paris."C'est absolument scandaleux ce qu'on vient d'entendre, ça marque un mépris profond de notre profession et de la population", s'est de fait insurgé Patrick Ange Raoult, secrétaire général du Syndicat national des psychologues (SNP), vent debout notamment contre le passage obligatoire par un généraliste pour bénéficier de ce forfait."Les psychologues veulent défendre leur indépendance vis-à-vis de la médecine", a aussi expliqué Laurent Laporte, responsable à la CGT-Santé, lors de la mobilisation ayant rassemblé près de 500 manifestants devant la ministère de la Santé organisé peu avant les annonces présidentielles. "Il n'y a que 2 psychologues invités aux Assises de la santé mentale alors que nous sommes 75.000 en France et 15.000 psychiatres", s'indigne Myriam Titos, psychologue à l'hôpital Necker.
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