Roschdy Zem : "Comment faire pour que les gens défavorisés ne le soient pas encore d'avantage?"
par humanite-fr
REPORTAGE - En ce 68e et dernier jour de la distribution alimentaire gratuite, les bénévoles de l’association « La table ouverte » nous ont livré leurs ressentis, leurs craintes et leurs espoirs, un peu de leur histoire aussi.Dans cet espace de la friche Polonceau, « terrain de la friche à déchiffrer » au cœur du quartier populaire de la Goutte d’or à Paris, Roschdy l'acteur césarisé côtoie Habiba l'éboueure si fière de l'être, Myriam la violoncelliste, Jacky le guide conférencier, Sonia la designer, Cherif l’entrepreneur qui organise des maraudes pour les SDF, Dialikatou l'étudiante… Commencée aux premiers jours du confinement, poursuivie pendant le Ramadan, la distribution prend fin, faute de moyens.Présidente de l’association des commerçants de la Goutte d’or - Chapelle, Sonia se dit plus inquiète de la suite que de l’avant car « beaucoup de magasins ne tiendront pas, l’économie va s’effondrer partout et beaucoup de gens vont être oubliés »."La vraie question, selon Roschdy Zem, c'est comment va t-on faire aujourd'hui pour que les gens défavorisés ne le soient pas encore d'avantage, et comment fait-on pour les sortir du marasme dans lequel ils se trouvent. On sent bien qu'il y a une situation qui va s'accentuer du fait de ce virus. Il faudra qu'on participe tous, l'État évidemment, mais aussi tous ceux dont je fais partie, c'est à dire les privilégiés".Les bénévoles poussent un « cri d'alarme ». « Les gens dans la rue ont faim », nous dit Sonia, designer de mode, qui veut rester positive et croire en une société « où la solidarité va être un des moteurs premiers. »Roschy Zem le dit, il n’est pas là totalement par hasard : "Ça résonne avec mon histoire personnelle car moi-même, j'ai été aidé, soutenu par des associations, à l’époque par le Secours catholique. Évidemment, avec le parcours que j'ai, la question qui se pose c'est : comment donner en retour ce que moi j’ai pu obtenir? ».Il poursuit : « quand je vois la spontanéité de ces jeunes, c’est assez rassurant. Cette jeunesse soucieuse, solidaire, avec une forme d’empathie qui les envahit, ils viennent aider dans une démarche naturelle, à côté de leur travail, pour que des gens puissent avoir accès à un repas chaud, que les enfants puissent avoir du lait, puisse manger du pain. Ce sont des jeunes très impliqués, très engagés. C’est assez rassurant. Je trouve qu’on a une jeunesse qui me laisse penser que dans l’avenir, il y a des choses intéressantes et rassurantes qui peuvent arriver ».
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