Mobilisation contre la vie chère : « Les profits explosent, pas nos salaires »

par humanite-fr

À Paris, la mobilisation pour une hausse des salaires, jeudi 27 octobre, a été modestement suivie. Mais la CGT demeure déterminée à instaurer « un rapport de forces » et se projette déjà sur la journée du 10 novembre. REPORTAGE.Olivier, un blouson gris sur les épaules, porte une pancarte à double message : « Augmentation générale des salaires », peut-on lire d’un côté, « Partage des ­richesses, ou alors ça va péter », de l’autre. L’agent territorial de la Ville de Paris en est convaincu, il faut « aller dans la rue » pour faire bouger le gouvernement. Le cégétiste ne pouvait qu’être au rendez-vous, ce jeudi 27 octobre, de la journée d’action interprofessionnelle convoquée par la centrale. Au total, indique le syndicat, 80 manifestations ont eu lieu sur l’ensemble du territoire français. Avec trois mots d’ordre : hausse du Smic, indexation de tous les salaires sur l’inflation et revalorisation du point d’indice des fonctionnaires.Dans les rues de la capitale, en plein creux des vacances scolaires, la mobilisation était modeste. Moins que le cortège du 18 octobre, qui avait rassemblé environ 70 000 personnes, selon les organisateurs, à l’appel de l’intersyndicale. Jeudi, seule la CGT avait appelé à la mobilisation, de quoi susciter quelques crispations quant à l’image médiatique renvoyée. « Nous devons continuer à développer le rapport de forces dans les entreprises et au niveau national », insiste Céline Verzeletti. « Puisque le gouvernement ne nous écoute pas, on n’a pas d’autre choix pour pousser sur la question des salaires », poursuit la secrétaire confédérale de la CGT, qui s’attendait à une mobilisation plus faible « en raison des vacances scolaires ».« On n’a droit qu’à des miettes »La question des salaires est sur toutes les lèvres, boostée par la hausse des prix qui renforce la précarité et la peur de la fin du mois. « L’inflation est énorme, c’est dur de faire face. En début d’année, notre patron nous a accordé une augmentation de 2,8 %. Depuis, il refuse toute nouvelle hausse. On n’a droit qu’à des miettes », mesure, en tête de cortège, Jonathan Dos Santos, le secrétaire général de la CGT de Stellantis Poissy. Le syndicaliste est d’autant plus déterminé que son entreprise a accumulé 13,4 milliards d’euros de bénéfice en 2021 grâce à la fusion entre PSA Peugeot-Citroën et FCA Fiat-Chrysler. Un groupe qui se porte pour le mieux, donc, à l’image de TotalEnergies, qui a annoncé ce jeudi, alors que les grèves se poursuivent dans les raffineries de Gonfreville-l’Orcher et Feyzin, de nouveaux résultats mirobolants : 6,5 milliards d’euros de bénéfice net sur le seul troisième trimestre, en hausse de 43 % sur un an.« Les profits et les dividendes explosent, mais nos salaires ne bougent pas, se désole Hélène. Ce n’est pas normal. Il faut répartir les richesses équitablement. » Aide-soignante à l’AP-HP, elle raconte le « ras-le-bol » des soignants, les coupes dans le budget d’un service public hospitalier qui « ne peut plus suivre » e

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