LCP : A l'Assemblée, Xavier Niel répond aux députés

par LCP

La commission des affaires économiques a l’habitude de recevoir des grands patrons. Mais mercredi 25 janvier au matin, pour l’audition de Xavier Niel, le très médiatique patron de Free mobile, l’ambiance a quelque chose de spécial : "C’est la première fois qu’on reçoit un patron sans cravate ni costume" souligne d’entrée de jeu, et avec le sourire, l’oratrice du groupe UMP, Laure de la Raudière. Rires dans la salle et plaisanteries. "Non, non je ne veux pas qu’il se déshabille", répond-elle aux députés moqueurs. Tous semblent s’adapter au style "très direct" du fondateur d’Iliade et patron de Free qu’ils semblent contents de recevoir. "C’est un peu le Steve Jobs français" admet Jean Dionis du Séjour, orateur du nouveau centre, quelques jours avant l’audition. "Mais on va le secouer", promet le député-maire d’Agen."Débordés par le succès"Et en effet, les députés n’ont pas laissé une question de côté. Premier thème abordé : les retards de carte SIM et les problèmes de portabilité que connaissent certains nouveaux abonnés Free. D’emblée, Xavier Niel se désole de ces dysfonctionnements de lancement et concède : "Nous avons été débordés par notre succès". Il met aussi en cause le GIE (groupement d’intérêts économiques qui ralentirait les procédures) ainsi que La Poste, sans la nommer : "Certains courriers ont été perdus, sur des centaines de milliers, c’était inévitable.", se justifie-t-il.Plusieurs députés, dont la socialiste Corinne Erhel craignaient, à l’avenir, un manque d’investissement technique chez Free, vu ses tarifs étonnamment bas. A ceux-là, Xavier Niel rétorque, chiffres à l’appui, qu’il est numéro un de l’investissement sur la fibre optique-technologie qui permet l’accès à internet à très haut débit- devant ses trois concurrents. Son forfait social aussi a été mis en cause par deux députées pour les risques de dépassement qu’il inclut. Xavier Niel se défend en deux phrases chocs et passe au thème suivant. Et le suivi consommation ? "Il va être installé dans les jours qui viennent".Bouygues au centre des attaques "Il sait se vendre" reconnait Serge Poignant, le président de la commission. "Mais j’ai quand même dû le recadrer sur Bouygues", raconte le député UMP de Loire-Atlantique. Tout au long de son intervention, le patron en bras de chemise a directement visé le troisième opérateur qu’il semble considérer comme son concurrent direct. Les MMS qui ne fonctionnent pas ? "Demandez au techniciens de Bouygues" rétorque-t-il, non sans ironie. Les réseaux sont-ils allumés, comme en doutent les syndicats qui envoient des huissiers vérifier ? "Ils feraient mieux de reverser cette somme aux consommateurs", lance-t-il, "Même si je n’ai rien contre l’enrichissement des huissiers", plaisante-t-il, toujours…Convaincant"Il a été très disponible", raconte Laure de la Raudière à la sortie de l’audition. "Mais je n’ai pas obtenu toutes mes réponses, notamment sur la saturation des réseaux", conclut la secrétaire nationale de l’UMP en charge du numérique. Même son de cloche du côté de l’oratrice PS : "Il n’a pas répondu sur le nombre d’abonnés, ça doit faire partie de sa stratégie", suppose Corinne Erhel. Néanmoins, "Il a joué le jeu" ajoute-t-elle, satisfaite.Pendant l’audition, le président a annoncé que Stéphane Richard, PDG d’Orange, serait présent la semaine prochaine pour se livrer au même exercice. "Je salue sa réactivité", s’enthousiasme Lionel Tardy, l’un des députés les plus connectés de l’Assemblée nationale. Il sera, avec d’autres, aussi attentif et pointilleux face à Stéphane Richard. "C’est toujours comme ça", tempère Serge Poignant, très fier de présider une commission aussi active…Voir les meilleurs moments de l’audition en vidéo :

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