Greve du 6 avril. Les salariés de l'incinérateur d'Ivry et les éboueurs de Paris en marche pour la reconductible
par humanite-fr
Après 23 jours de grève en mars, l'incinérateur d'Ivry est de nouveau à l'arrêt ce jeudi 6 avril. Éboueurs parisiens et les salariés de la filière déchet annoncent repartir en grève reconductible dès le 13 avril prochain. Reportage à Ivry-sur-Seine et dans le cortège parisien.A huit jours de la décision du Conseil constitutionnel sur la réforme des retraites, les syndicats ont organisé ce jeudi une onzième journée de mobilisation, alors que les discussions avec le gouvernement sont dans l'impasse.Mercredi, les leaders des huit principaux syndicats se sont rendus à Matignon, l'occasion pour eux de lui demander de "retirer" sa réforme, et d'affirmer haut et fort qu'ils refusent en attendant de "tourner la page" et "d'ouvrir, comme le propose le gouvernement, d'autres séquences de concertation".A la Tiru (Traitement industriel résidus urbains) d'Ivry, le plus grand incinérateur de déchets en France, les salariés ont une nouvelle fois bloqué leur site avant de rejoindre cette 11e journée nationale de mobilisation.«Il y a eu le 49.3, on a été réquisitionnés, le droit de grève a été cassé, on nous menace de retirer le statut avec la clause du grand-père, donc si on ne continue pas la mobilisation, le projet de réforme des retraites ne sera pas retiré.», détaille Omar, devant le site de l' usine d'incinération d'Ivry. Le délégué syndical CGT explique : «Il faut essayer de comprendre que de nombreuses personnes sont venues nous aider suite à ces réquisitions, et on espère que ce comportement noble soit compris par les français, l'intersyndicale ne peut pas tout faire.» La CGT de la filière déchets et assainissement de Paris appelle à une nouvelle grève reconductible contre la réforme des retraites à partir du jeudi 13 avril, après un mouvement de trois semaines en mars qui a provoqué un amoncellement des poubelles dans les rues de la capitale.Christophe kohnekamp, éboueur à Paris depuis 13 ans, souligne la difficulté de sa profession : «Il y a beaucoup de produits nocifs sur les collectes, de nombreux poids à déplacer, la circulation, la pollution, le froid et la canicule.». L'agent parisien en profite également pour nous expliquer comment leur grève a été comprise : «les gens nous soutiennent car ils nous voient comme un secteur de révolte légitime aujourd'hui.»Ce nouveau préavis de grève "reconductible et indéterminé" est déposé "pour le retrait de la réforme des retraites Macron/Borne et pour un retour à la retraite à 60 ans maximum, avec pour les personnels concernés un retour à 50 et 55 ans", explique dans un communiqué diffusé lundi soir le syndicat majoritaire du secteur à Paris.
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