Ça Vous Regarde - Le débat : L’Uber-révolution : un nouveau mode de partage ?
par LCP
La révolution de la consommation est en marche ! Avec le développement d’initiatives fondées sur l’économie du partage, on peut désormais louer sa voiture ou son appartement, s’acheter des vêtements de seconde-main sur internet, et même se faire conduire par un particulier. Propulsées par le numérique, le succès d’entreprises comme OuiCar, Airbnb ou encore le très controversé Uber est fulgurant. Non seulement elles proposent des services à bas coûts, mais elles s’accompagnent souvent d’un discours teinté d’écologie et d’altermondialisme. Contre l’obsolescence programmée, le gaspillage, le rapport vertical et hiérarchique entre les entreprises et les consommateurs, ces nouveaux acteurs économiques revendiquent des valeurs de partage, de création de lien social entre citoyens, et de solidarité.Mais attention, l’économie collaborative n’est pas synonyme d’altruisme désintéressé. Ses « motivations premières sont plutôt d’ordre utilitaire », admet Antonin Léonard, le fondateur du think tank Ouishare. En fait, des sommes colossales se cachent souvent derrière les plateformes d’échange : la valeur d’Airbnb est ainsi estimée à 13 milliards de dollars, ce qui correspond à celle de Peugeot. Sauf que Peugeot emploie 190 000 personnes, là où Airbnb n’en emploie que 600… Se basant uniquement sur une plate-forme numérique et n’ayant besoin de posséder aucun actif, les entreprises adeptes du « share » sont ainsi souvent accusées de concurrence déloyales vis-à-vis des firmes traditionnelles.Au-delà des bouleversements économiques qu’engendrent ces nouveaux entrants, c’est peut-être même une mutation profonde de la société qui se profile. En reposant sur des services proposés non plus par des salariés, mais par des particuliers, l’économie collaborative semble nous conduire vers une société d’entrepreneurs. En favorisant les échanges entre non-salariés, l’économie du partage peut apparaître comme la quintessence du néo-libéralisme.Face à ce phénomène d’ « ubérisation » de la société, l’Etat semble dépassé. La grève des taxis ne semble être qu’un avant-goût d’une mutation profonde de l’économie, qui demanderait une réflexion plus globale.Quelles sont les conséquences du développement de l’économie du partage ? L’Etat doit-il encadrer ces nouvelles initiatives ?Arnaud Ardoin en débat ce soir avec ses invités sur le plateau de Ça vous regarde.Invités : Delphine Batho, députée PS des Deux-Sèvres et ancienne ministre de l’Ecologie Gaspard Koenig, directeur du think tank Génération Libre et conseiller spécial du Parti Libéral Démocrate Philippe Moati, professeur d’économie à l’Université Paris-Diderot et c
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