Ça Vous Regarde - Le débat : Berlusconi : grandeur et décadence...
par LCP
Le 6 avril, débute à Milan un énième procès contre Silvio Berlusconi qui devra répondre aux accusations qui lui sont faites de recours à la prostitution de mineure et d’abus de pouvoir. Déjà qualifié de « RubyGate » par la presse, l’opposition italienne souhaite que ce scandale de mœurs aboutisse, enfin, à la condamnation de Il Cavaliere.Président du Conseil pour la troisième fois depuis 1994, la carrière de Silvio Berlusconi a été émaillée de nombreux scandales financiers dont il a, jusqu’à présent, toujours été acquitté. A la tête de la plus grande fortune italienne, estimée à plus de 10 milliards d’euros, Silvio Berlusconi a révolutionné la politique italienne après l’opération Mains Propres. Commencée en 1992, cette opération judiciaire a complètement décrédibilisé les deux partis dominants à l’époque, le Parti Socialiste italien et la Démocratie Chrétienne, en provoquant une refondation en profondeur du paysage politique, dont Berlusconi fut le leader.Précurseur d’une droite décomplexée, l’homme d’affaire italien n’a jamais hésité à s’allier aux partis extrémistes de la Ligue du Nord ou de l’Alliance Nationale afin de gagner les élections avec la coalition « Forza Italia » d’abord, puis « la Maison des Libertés ». Personnage controversé avec ses dérapages xénophobes, homophobes et sexistes, il incarne pour autant une « certaine Italie » qui continue de le soutenir.Cependant, inculpé à la fois pour une affaire de corruption (dite l’affaire David Mills) et pour ses orgies « bunga-bunga (inspirée par son ami Kadhafi), il semble que Berlusconi ne puisse cette fois-ci échapper à la condamnation tant les charges qui pèsent contre lui sont lourdes, et les preuves nombreuses. De même ces dernières semaines, les manifestations anti-Berlusconi se sont multipliées dans le monde pour réclamer sa démission, sa condamnation par la justice et s’indigner de l’image de l’Italie qu’il diffuse dans le monde. Les câbles diplomatiques révélés par WikiLeaks faisaient d’ailleurs état des doutes des chancelleries étrangères sur les compétences et la fiabilité du Président du Conseil, notamment concernant la crise en Libye.Passible de trois ans de prison pour recours à la prostitution, et de douze ans de réclusion pour abus de fonction, le procès va-t-il marquer la fin de « l’ère Berlusconi » en Italie ?Invités : +Simonetta Greggio, romancière italienne +Béatrice Biagini, représentante du Parti Démocrate à Paris +Fabrice d’Almeida, historien +Stefano Montefiori, journaliste au quotidien italien Corriere della SeraDiffusion : du lundi au jeudi à 20h50En partenariat avec :
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