Alain Minc : "Il faut que François Hollande comprenne sa fonction. (…) Quand la main est une main de velours, le système tangue"

par publicsenat

L'invité politique Le 26 avril 2013 à 8h15 sur Radio Classique et Public Sénat, Alain Minc, essayiste et président d’AM Conseil Invité de Perrine Tarneaud et de Guillaume Durand Extraits A propos du « mur des cons » : « Je m’honore d’être sur cette liste, c’est quand même cette semaine la liste la plus chic de Paris. (…) On sait tous qu’il y a une part des magistrats qui est soit médiocre, soit politisée, et parfois médiocre et politisée. Ils peuvent outrager mais ils sont protégés par l’outrage à magistrat. (…) Mme Taubira qui a été un peu lente à la manœuvre a quand même saisi le Conseil de la magistrature donc on va voir comment cet organisme hautement corporatiste va avoir le courage de s’exprimer sur cette affaire. » A propos du quinquennat de François Hollande : « François Hollande a une conception des institutions qui est une conception parlementariste. Pour lui au fond, ce gouvernement est une coalition intra-socialiste, il considère que quelqu’un qui représente 20% des voix à une primaire doit être traité comme un allié. Cette conception des institutions très adaptée à une République parlementaire n’est pas conforme à la Vème République. François Hollande n’arrivera pas à en transformer les institutions. (...) Il y a une contradiction entre deux affirmations : premièrement, les institutions de la Vème République sont ainsi faites qu’il n’y aura pas de changement avant 4 ans. Deuxièmement, la situation politique est ainsi faite qu’on a du mal à imaginer que ça puisse durer comme ça 4 ans. (…) Il faut que François Hollande comprenne sa fonction. (…) Quand la main est une main de velours, le système tangue. (…) Pour moi, le quinquennat est joué. » A propos de Jean-Marc Ayrault : « Je pense que Jean-Marc Ayrault est un homme autoritaire et que si on le laissait exercer son autorité de Premier ministre, il y aurait un peu plus d’ordre dans les rangs. » A propos de la politique de rigueur : « Il n’y a pas de rigueur ! On est entre deux eaux : on essaye de flotter de manière à ce que les marchés ne nous sanctionnent pas en espérant que la croissance ramènera la prospérité. (…) François Hollande n’a pas compris qu’en économie, il y a le capital, le travail et la confiance. En ayant cassé la confiance, (…) quand la croissance reviendra en Europe, la France en profitera moins que les autres. » A propos d’un éventuel « mai 68 de droite » : « Il y a une petite différence : la droite n’arrête pas le pays, elle manifeste. En 1984, François Mitterrand a su rebondir. (…) François Hollande ne nous a pas encore montré un talent pour changer de pied. »

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