Quatrième jour de trêve en Syrie : où en est l'aide humanitaire ?
par euronews-fr
La route de Castello tire son nom du restaurant italien qui marque son point de départ dans les quartiers nord d’Alep. Pour les rebelles qui tiennent l’Est de la ville, c‘était une voie de ravitaillement jusqu‘à cet été. Jusqu‘à ce que les forces de Bachar al-Assad reprennent l’ascendant sur cet axe stratégique avec l’aide de l’armée russe, l’assiège et la bombarde. Certains l’ont même baptisée la route de la mort.. Quand sera-t-elle démilitarisée et pourra-t-elle laisser passer les convois humanitaires de l’ONU en provenance de Turquie ? Russes et Américains mettent visiblement du temps pour convaincre Assad d’en faire une zone neutre… Et pourtant, après deux mois de siège, près de 250 000 personnes s’impatientent. Certaines manifestent, comme la semaine dernière, avant la trêve, dans le quartier d’al-Haidariya : “Nous avons besoin d’une route sécurisée pour pouvoir évacuer nos blessés car les bombardements ici sont très intenses, tous nos blessés qui ont un bras cassé ou une jambe de moins, ne pourront pas se faire soigner.“ Pour l’instant, la trêve tient, des deux côtés. Dans le quartier d’al-Azizyeh, qui se trouve dans la zone sous contrôle du régime, dans l’Ouest d’Alep, ce retour au calme a permis aux habitants d’honorer la fête religieuse de l’Aïd, le jour du sacrifice : “Dieu merci, la situation est bonne, nous pouvons aller travailler, l’Aïd cette année se passe beaucoup mieux que l’an dernier. La situation est calme et avec la trêve, les choses vont s’améliorer.“ La trêve a déjà permis l’arrivée, mercredi, de deux camions affrétés par les jeunes du parti turc de l’AKP à Jarablus, une ville près de la frontière, dans le nord de la Syrie. Deux camions attendus qui étaient remplis de nourriture : 25 tonnes de riz, de farine, de pâtes et des centaines de jouets. Cette ville, tenue par Daech pendant deux ans, a été libérée fin août par les rebelles avec l’aide d’Ankara, mais les stigmates laissés par les jihadistes sont encore visibles. Dans le reste de la Syrie, 19 villes sont encore privées d’aide humanitaire selon l’ONU, soit quelque 600 000 personnes qui sont en manque de nourriture et médicaments.
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