Omran, Aylan : ces enfants devenus icônes
par euronews-fr
D’une guerre à l’autre, la détresse des civils et en particulier des enfants nous explose au visage. Des images tournées en Syrie en 2015 font partie de celles qui bousculent nos consciences. De même, le 18 août dernier, le monde entier s’est ému du sort d’Omran, 4 ans, blessé dans un bombardement à Alep. Son frère aîné a pour sa part succombé à ses blessures. Le garçonnet est rapidement devenu le symbole des victimes du conflit syrien qui a fait plus 290.000 morts depuis mars 2011. Cette vidéo changera-t-elle le cours des choses ? Element déclencheur ? La photo d’Aylan, 3 ans, retrouvé mort sur une plage de Bodrum en septembre dernier en Turquie, avait pour sa part, déclenché un élan de solidarité international envers les réfugiés syriens et sa publication a certainement accompagné un changement de vision à leur égard. C‘était justement l’objectif de certains médias qui l’ont publié comme le journal turc “Hürriyet”. “En montrant cette photo, on voulait éveiller les consciences sur la crise des migrants syriens, irakiens, sur la crise des migrants en général, on voulait lui donner un visage humain et on s’est même dit qu’on pourrait obliger des pays à modifier leurs politiques migratoires, indique Zeynep Gurcanli, rédactrice en chef de son site internet. On voulait choquer le public tout simplement parce que ce cliché nous a nous-même choqués,” poursuit-elle. Ces dernières décennies, d’autres images ont témoigné de l’horreur et marqué l’Histoire, chacune à leur manière. La mort au début de la seconde Intifada, en septembre 2000 à Gaza d’un Palestinien de douze ans, tué dans des tirs croisés entre Israéliens et Palestiniens alors que son père tentait de le protéger, avait suscité une émotion considérable. Mise en scène ? En juin 1985, le regard d’une Afghane de 13 ans, Sharbat Gula, réfugiée au Pakistan, avait interpellé le monde sur l’atrocité de la guerre en Afghanistan.La jeune fille avait été photographiée par Steve McCurry alors qu’elle venait de perdre ses parents dans un bombardement. Autre image choc prise en 1993 au Soudan en proie à la famine et à la guerre civile d’une enfant prostrée, un vautour en arrière-plan. L’année suivante, Kevin Carter remportera un prix Pulitzer pour son cliché avant de se suicider peu de temps après, critiqué pour un manque d‘éthique dans une telle situation. Pouvoir icônique Passée à la postérité également, cette fillette vietnamienne fuyant son village qui vient d‘être visé par une bombe américaine au Napalm. C‘était au Sud-Vietnam le 8 juin 1972.Cette photo a-t-elle été joué dans la décision de l’administration Nixon de mettre fin à la guerre au Vietnam ? D’après les historiens, l’opinion américaine était alors déjà en train de basculer pour un arrêt du conflit. Au-delà de leur caractère anecdotique et parfois controversé, ces icônes demeurent inscrites dans la mémoire collective. Des images qui aujourd’hui, disposent d’une exposition planétaire en quelques clics sur les plateformes multimédia et les réseaux sociaux.
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