Haut-Karabagh: la poudrière du Caucase
par euronews-fr
Ces soldats n’ont pas encore 20 ans. Certains ont connu leur première guerre au printemps dernier.Les affrontements qui avaient opposé l’armée de la république autoproclamée du Nagorno-Karabagh – ou Haut-Karabagh:“http://www.globalsecurity.org/military/world/war/nagorno-karabakh.htm” - à celle de l’Azerbaïdjan, ont ravivé un conflit gelé depuis plus de 20 ans. “On défend notre patrie, notre famille, et tous ceux qui vivent sur cette terre”, affirme Aram Yegoryan. Rattachée à l’Azerbaïdjan à l‘époque soviétique, cette région du Sud-Caucase, peuplée à majorité d’arméniens, avait proclamé son indépendance:“http://www.lemonde.fr/idees/article/2016/05/05/le-haut-karabakh-peut-il-devenir-independant_4914373_3232.html” en 1991. Une guerre s’ensuivit, faisant plus de 25 000 morts, et un million de déplacés.Un cessez-le-feu avait été conclu en 1994 après la victoire militaire arménienne. Depuis, les incidents sont récurrents. Nous sommes allés au nord de la ligne dite de contact; c’est ici que de violents combats avaient éclaté, en avril dernier. Le calme rétabli depuis est fragile. “Nous ne sommes pas autorisés à aller au-delà des tranchées”, explique Valérie Gauriat, depuis la ligne de front, du côté arménien. “De l’autre côté, les forces azéries ne sont qu‘à une centaine de mètres de nous. Alors malgré le cessez-le-feu, ces soldats montent la garde jour et nuit. Soutenue en avril par de nombreux volontaires venus d’Arménie, l’armée du Haut-Karabagh se dit prête à tout moment à une offensive des forces azéries. “Depuis 1994, l’adversaire a toujours violé le cessez-le-feu”, affirme Sevak Sardaryan, qui commande l’unité d’artillerie du front du nord. “C’est eux qui ont commencé en avril dernier. Il n’y a aucune raison pour qu’ils ne recommencent pas. Nous sommes mieux préparés maintenant, et si cela arrive, notre résistance sera très grande.” Tout proche de la ligne de front, le village arménien de Talish, haut lieu de la guerre des années 90.Il a été de nouveau entièrement détruit au printemps dernier. Tous les habitants ont été évacués. Trois civils qui refusaient de quitter le village ont été tués lors de l’offensive nous dit-on. Garik revient sur les lieux, pour nous montrer ce qui reste de sa maison. “Voilà, c’est chez moi… J’ai souffert pendant 20 ans pour construire ma maison. 20 ans! On vivait à neuf ici, neuf personnes !”, s’exclame-t-il devant les décombres. “Regardez, il n’y a plus rien, tout est détruit. Je ne sais pas quoi faire.” Garik a trouvé refuge dans un village voisin, chez ses beaux-parents, avec sa mère, sa femme, et leur cinq enfants.Les conditions de vie sont difficiles, mais ils craignent de retourner au village. La détresse se lit sur le visage de la mère de Garik : “Mon autre fils est tombé au combat, je reçois une pension pour cela. Il ne me reste qu’un fils, qui a cinq enfants. Qu’est-ce qu’on va faire maintenant ? On n’a plus de maison, ni de travail, et on est obligé de rester ici !” Garik po
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