Ariel Sharon ou "le bon, la brute et le truand"

par euronews-fr

Israël a fait ses adieux à Ariel Sharon, figure controversée. Les dirigeants de plusieurs pays, occidentaux pour la plupart, ont salué la mémoire de l’ancien Premier ministre israélien après l’annonce de son décès. Mais certains, notamment dans les médias, estiment que les zones les plus obscures du passé de Sharon ont été jetées aux oubliettes.Avec nous, de Tel-Aviv, l’envoyé spécial d’euroNews, Luis Carballo.Marta Gil, euronews : “Luis, est-ce qu’il y a dans les rues d’Israël une tentative de réécrire l’histoire?”Luis Carballo, euronews : “Je ne pense pas qu’on peut parler de réécrire l’histoire. Mais il est vrai que les critiques concernant Sharon quand il était au pouvoir sont modérées. Pour expliquer la situation ici, on pourrait prendre un des titres d’un quotidien choisi pour résumer la vie d’Ariel Sharon : “le bon , la brute et le truand”.Marta Gil : “Sharon a laissé un héritage tangible qu’on peut voir en se déplaçant dans les territoires palestiniens. En Cisjordanie : il y a le “mur de sécurité”. Ariel Sharon a ordonné la construction de ce qui est en train de devenir, semble-t-il, la frontière entre Israël et un futur Etat palestinien. Dans quelle mesure cela est vécu sur le terrain, dans quelle mesure cela pourrait être acceptable pour les deux parties?”Luis Carballo : “Il est admis politiquement que si ces négociations actuelles ou futures n’aboutissent à rien, le tracé de la barrière plus ou moins adapté à celui de la Ligne verte de 1967 pourrait être utilisé pour établir les frontières entre l’Etat israélien et celui des Palestiniens. Du point de vue palestinien, ce mur a été utilisé jusqu‘à maintenant (par Israël) pour annexer 10% du territoire de la Cisjordanie, au-delà de la Ligne verte”.Marta Gil : “La dernière tentative de parvenir à un accord de paix entre Israéliens et Palestiniens a été lancée en juillet dernier à Washington. Les négociations ont été gardées secrètes depuis. Mais le ministre israélien des Affaires étrangères a déclaré quelques jours avant la mort de Sharon qu’il était temps de parvenir à un accord de paix. Y a-t-il un sentiment que cela serait possible, que le temps de conclure un accord est proche?”Luis Carballo : “Le secret entourant les négociations pourrait indiquer que cette fois, c’est la bonne. Il n’a été révélé que très peu d’informations sur le contenu de ces négociations. Un ultimatum a été imposé aux deux camps par les diplomates américains. Il expire le 29 avril. L’optimisme ici sur les chances de succès de ces négociations est modéré”.

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