Pourquoi les paysans vont sauver le monde

par LePointActu

Dans son dernier ouvrage, « Pourquoi les paysans vont sauver le monde », qui paraît jeudi 13 février aux éditions Buchet-Chastel, la géographe Sylvie Brunel lance un appel vibrant, et très documenté, aux consommateurs et décideurs français à « retrouver la raison » en rappelant quelques fondamentaux constamment occultés dans le débat public. Elle se désole : « On pense qu'on pourra, égoïstement, faire notre petite agriculture personnelle, bio et locale ? C'est de la folie, et contre toutes les valeurs humanistes… » « Près d'un milliard de personnes en souffrent toujours dans le monde. Et, en France, 9 millions de pauvres n'ont pas les moyens de faire trois repas corrects par jour », se désespère-t-elle. Selon elle, les injonctions à se passer entièrement de pesticides et à se convertir au bio révèlent une cécité politique qui répond à des « attentes contradictoires » de l'opinion. Chacun veut une nourriture belle, saine, variée, produite dans le respect de l'environnement sans exploiter une main-d'œuvre corvéable, accessible afin de n'être pas réservée aux élites… Et rémunératrice pour les femmes et les hommes qui la produisent. « Les terres cultivées n'occupent que 12 % des terres émergées libres de glaces et seulement 2 % de ces terres sont cultivées intensivement », rappelle l'autrice. Pour produire les 3,5 milliards de tonnes de céréales nécessaires à l'humanité en 2050, « il faudra augmenter leur productivité de 14 % par décennie ». Sylvie Brunel appelle à un changement de mentalité : « Au lieu de stigmatiser nos paysans, qui font des efforts considérables dans un contexte extrêmement difficile, nous devrions les soutenir. » Elle livre un plaidoyer pour une agriculture diverse, responsable, faible en produits chimiques et respectueuse de l'environnement, mais aussi productive, fière de son excellence et consciente de son rôle stratégique.

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