Pénurie de masques : à qui la faute ?

par LePointActu

À l’heure de l’épidémie de coronavirus en France, une polémique sanitaire interne à la pandémie a lieu : une pénurie de masques pour le personnel soignant. Voici la chronologie des faits qui ont conduit notre pays à se désarmer face au risque de pandémie. Nous suivrons un strict récit chronologique qui commence en 2005 avec un rapport parlementaire d'alerte sur les risques épidémiques présents et à venir qui oblige l'État français à s'organiser en conséquence pour anticiper le pire. Le 11 mai 2005 est rendu public un rapport cosigné par le député Jean‑Pierre Door et la sénatrice Marie-Christine Blandin intitulé « Rapport sur le risque épidémique ». Il est rappelé que les maladies respiratoires aiguës tuent plus de 3 millions de personnes par an. Et que ces maladies évoluent constamment, nous obligeant à vivre dans un univers où on aura toujours un vaccin de retard, surtout avec le Sras. En 2009, la ministre de la Santé Roselyne Bachelot doit faire face à l’épidémie de grippe A (H1N1) sur le sol français. À cette époque, la France détenait 1 milliard de masques chirurgicaux et 900 millions de masques de protection FFP2. Toutefois, la ministre de la Santé avait été accusée d’avoir commandé trop de masques. Le désarmement sanitaire va alors commencer par l'instruction ministérielle du 2 novembre 2011, sous la présidence de François Hollande, concernant la stratégie face aux situations exceptionnelles de santé. Ensuite, un désarmement progressif de l’État avec des coupes budgétaires. Le véritable tournant dans la gestion du stock d’État intervient en 2013. Le secrétariat général de la défense et de la sécurité nationale (SGDSN) modifie la « doctrine de protection des travailleurs face aux maladies hautement pathogènes à transmission respiratoire ». Le masque FFP2 est considéré comme étant plus coûteux et moins confortable que les masques chirurgicaux. En 2016, une loi de modernisation du système de santé est peut-être ce qui a scellé le sort de la gestion des masques. Cette loi a ordonné le transfert des missions de l’Établissement de préparation et de réponse aux urgences sanitaires (Eprus) vers l’organisme Santé publique France, nouvellement créé. Si l’Eprus était très efficace dans la gestion du stock, ce n’était pas le cas de l’unité Établissement pharmaceutique de Santé publique France. L’État a donc été désarmé dans sa politique de prévention des risques, tout cela pour des raisons budgétaires.

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