Une journée avec les soldats de l’opération Sentinelle à Marseille
par La Provence
Avec l’opération Sentinelle, il y a ce que l’on voit - les patrouilles - et il y a la face cachée de l’iceberg, pour reprendre l’expression d’un officier mobilisé avec sa compagnie à Marseille. Dans la cité phocéenne, le Quartier Rendu et le camp de Sainte-Marthe servent de bases logistiques à ce dispositif de renforcement de la sécurité qui s’est encore étoffé, en cette période de Jeux olympiques. Dans le cadre de cette mission, la vie d’un militaire, réquisitionné de un à trois mois avec sa compagnie, se déroule par cycles. Une séquence type s’articule ainsi autour de deux jours consacrés à des patrouilles programmées sur des sites et des itinéraires répertoriés comme des zones sensibles en termes de surveillance ciblée. Suivent une journée d’instruction et une autre destinée à une récupération bien nécessaire après avoir enchaîné les rondes à travers la ville, des heures durant, dans une chaleur étouffante. Course à pied en treillis et en chaussures de combat Éprouvantes pour les organismes, ces patrouilles, effectuées en tenue de combat, exigent une condition athlétique de premier ordre. Celle-ci s’acquiert en grande partie, lors de séances de travail physique quasi-quotidiennes fixées tôt (dès 7h), en début de journée. Elles commencent et se terminent par une session d’1, 6 km de course à pied en treillis et en chaussures de combat, l’idée étant d’évoluer dans des conditions d’inconfort propres à des contextes critiques qui, en situation réelle, nécessiteraient d’avoir puisé au fond de ses ressources pour s’y confronter avec la plus grande lucidité. Le cœur de ces entraînements très matinaux est composé d’un enchaînement mené à un rythme forcené et ponctué par 50 tractions, 100 pompes et 150 squats. "Le tout cumulé permet de travailler toutes les chaînes musculaires, au cours de ce cross training", souligne le capitaine Antoine, d’une unité d’infanterie basée au camp de Sainte-Marthe où des installations spécialement dédiées aux effectifs réquisitionnés dans le cadre de l’opération Sentinelle abritent lieux de vie, chambres et bureaux, dont celui, prépondérant, du centre opérationnel (CO) qui est en liaison directe avec les patrouilles déployées dans Marseille. "On s'entraîne en permanence" Ces dernières ne sont donc pas les seules à rythmer le quotidien des soldats Sentinelle. En plus des sessions de sport, des séances d’entraînement d’une autre nature complètent le déroulé d’une journée. "Même engagés sur cette opération Sentinelle, précise le capitaine Antoine, nous poursuivons l’instruction. C’est le propre du soldat : que l’on soit en mission ou dans notre régiment, on s’entraîne en permanence, car il faut garder cette mise à niveau." Pour l’unité du capitaine Antoine, cela passe notamment par un incontournable atelier de démontage et de remontage d’armes, mais aussi par des exercices tactiques, avec armes et tenues de combat, toujours à l’intérieur du camp.
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