Qui en veut aux sangliers du Roy d'Espagne à Marseille ? Un "tueur à l'arbalète" soupçonné
par La Provence
En quinze jours, les dépouilles de deux laies et cinq marcassins auraient été retrouvées aux abords de cette résidence des quartiers Sud. Les riverains soupçonnent un tueur à l’arbalète et la psychose monte sur les réseaux sociaux. La tension vient de monter d’un cran au Roy d’Espagne, à Marseille (9e). Dans ce grand parc résidentiel, à l’orée des Calanques de Marseilleveyre, c’est une histoire de sangliers tués au pied des tours, d’un prétendu chasseur qui rôderait la nuit et d’une enquête menée par les riverains qui se répand comme une traînée de poudre sur les réseaux sociaux. "Un sanglier et son petit ont été abattus ce week-end en bas de la copro 1, 2 et 3. La carcasse se décompose", alertait, photos à l’appui, une riveraine sur l’un des nombreux groupes WhatsApp du Roy d’Espagne, où les suidés vivent en nombre depuis des années. Une semaine plus tard, ce sont les dépouilles d’une laie et de quatre marcassins qui auraient cette fois été retrouvées en bordure de la résidence, vers le parc Pastré (8e). L’indignation et les spéculations vont bon train parmi les habitants et une hypothèse se dégage dans les conversations : celle d’un tireur à l’arbalète, un voisin connaisseur du secteur qui "tuerait pour le plaisir puisqu’il ne ramasse même pas les corps", avance Solène, une riveraine qui remue ciel et terre pour trouver un coupable. Les uns jurent l’avoir aperçu avec une arme au milieu des bâtiments, d’autres avoir vu les marcassins agonisants percés d’une flèche, et retrouvé des projectiles de chasse aux alentours. Des suppositions, placardées sous forme d’appel à témoins et d’avertissement sur tous les murs de la résidence, suffisantes pour créer une psychose et soulever beaucoup de questions. Des tirs de lieutenants de louveterie, autorisés par l’État, ont bien eu lieu dans le secteur allant du Roy d’Espagne au Mont Rose pour réguler la concentration de sangliers et diminuer les nuisances qu’ils occasionnent, selon la préfecture. Mais ils sont sans lien avec les cadavres retrouvés au Roy d’Espagne. La préfecture indique, par ailleurs, avoir été alertée de sangliers qui auraient été abattus par un particulier puis laissés sur place. Informé, le Parc national des Calanques a récemment ouvert une enquête pour braconnage pour les mêmes faits. "Il y a une angoisse de ces bêtes et une haine qui grandit à leur égard alors qu’ils sont habitués à l’humain et ne sortent que la nuit. Ce qu’il se passe, c’est de la maltraitance animale et c’est dangereux pour la population. S’il y a un fou qui se balade avec une arme de chasse, qui sait ce qu’il peut se passer", déplore Geneviève, 64 ans dont 60 passés au Roy d’Espagne. "On aurait pu éviter ça ".
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