Le 28 août 1989, la montagne Sainte-Victoire brûlait

par La Provence

Le 28 août 1989, soit il y a exactement 35 ans, Sainte-Victoire s'embrasait. Pendant trois jours et trois nuits, des pompiers venus des quatre coins de la France vont lutter contre cet incendie dévastateur. Retour sur cette catastrophe qui a détruit 5000 hectares et coûté la vie à un homme dans une maison de retraite de légionnaire à Puyloubier. Il est 11h30, le 28 août 1989, quand la vigie de la Croix de Provence lance l’alerte. Attisée par la sécheresse et un fort mistral dont les rafales atteignent les 140 km/h, une étincelle, vraisemblablement partie d'un engin de débroussaillement sur un chantier forestier situé à Saint-Marc Jaumegarde, se transforme rapidement en un immense brasier immaîtrisable. En quelques heures, le feu va s’étendre de Saint-Marc Jaumegarde au Tholonet, de Beaurecueil à Saint-Antonin, et de Pourrières à Puyloubier détruisant tout sur son passage. Dans l’urgence des centaines d’habitants sont obligés à évacuer les lieux. Les plus téméraires tenteront désespérément de sauver leur maison, avec des jets d’eau à la main. Pourtant, la menace d’une telle catastrophe était prise au sérieux par les pompiers. Au début du mois d’août 1989, les Bouches-du-Rhône avaient déjà connu des départs de feu d'une grande violence. 2 000 hectares étaient déjà partis en fumée forçant les pouvoirs publics et le ministre Pierre Joxe à aligner des renforts. Ce sont près de 30 000 hommes répartis sur quinze départements qui veillent. Alors en ce 28 août, les services de secours sont déjà prépositionnés au pied des massifs. Mais les 189 départs de feu recensés en ce jour-là vont déborder les combattants du feu qui vont se retrouver totalement démunis. Pour sauver le paysage cher à Cezanne, ce sont plus de 2000 hommes et femmes, 100 véhicules et 17 avions et hélicoptères qui seront mobilisés. Malgré l’important combat des pompiers, 5000 hectares de la montagne Sainte-Victoire partent en fumée, soit 60% du site classé en 1983. Pendant des années, le décor restera lunaire. Même si depuis quelques temps, Sainte-Victoire a des airs plus cezanniens qu'en 1989. Une conséquence paradoxale de l'incendie qui a vu en 2000 la naissance du label Grand Site Sainte-Victoire protégeant ainsi cet environnement presque sacré. L'autre conséquence notable de cette catastrophe est sur le plan de la lutte contre les incendies. Car, le brasier de Sainte-Victoire a servi de leçon en terme de prévention dans l'organisation des secours.

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