La déception des Marseillais après la défaite de la France en demi-finale de l’Euro

par La Provence

À force d’avancer sur un fil, les Bleus ont fini par dégringoler dans le vide le soir où ils auraient voulu jouer un peu plus les funambules. L’espace de quelques minutes pourtant, grâce à l’ouverture du score précoce de Randal Kolo Muani (9), ils ont cru que leur numéro d’équilibriste allait s’étirer jusqu’à Berlin, dimanche, malgré toutes les limites régulièrement affichées depuis les trois coups du grand raout continental. L’Espagne a précipité leur chute, assez logiquement, les renversant en quatre minutes chrono, d’abord grâce à un éclair du génie Lamine Yamal, puis une frappe de Dani Olmo. Kylian Mbappé et ses partenaires n’ont jamais réussi à revenir pour égaliser, et ainsi décrocher la prolongation, et les voilà en vacances un peu en avance sur le planning qu’ils avaient élaboré entre eux depuis le début de cette aventure lancée à Clairefontaine voilà six semaines. Elle marquera bientôt la fin de certains joueurs, celle d’Olivier Giroud étant prévue, peut-être moins celle d’Antoine Griezmann qui a traversé le tournoi allemand sans la moindre influence sur le jeu de son équipe. Son entrée, mardi à Munich, s’est révélée totalement insipide, une fois de plus. Mais que dire du tournoi de son capitaine ? Présenté comme la star de ce rendez-vous, Mbappé l’a raté dans les grandes largeurs, renvoyant une mauvaise image de lui et regagnant ses pénates avec un bilan famélique : un but sur penalty et une passe décisive, délivrée mardi. Le reste du temps, il a trop cherché à s’enfermer dans des exploits individuels sans jamais faire jaillir la moindre étincelle. Didier Deschamps, s’appuyant sur un parcours réussi malgré des prestations qui ont confiné à l’ennui, est également coupable de ne pas avoir cherché de solutions alternatives et d’avoir privilégié des options avec le futur Madrilène, délaissant les autres et notamment ses grognards cantonnés à des rôles de subalternes. Son pari est donc raté, même si, encore une fois, il a atteint la dernière semaine d’une compétition majeure et que, en plus d’un contrat courant jusqu’en 2026, il peut aussi s’abriter derrière ce bilan pour passer l’été au chaud.